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dimanche 8 janvier 2012

Des élections provinciales ce printemps?


Les signes ne mentent pas, Jean Charest sera de la prochaine élection. La promotion de son Plan Nord, l'annonce de la hausse du salaire minimum et ses critiques virulentes envers la Coalition avenir Québec de François Legault vont dans le même sens. Or, même si les libéraux traînent de la patte dans les sondages, il ne faut pas les tenir pour morts. Ils ont plus d'un tour dans leur sac. Mais surtout, c'est eux qui décident du moment du déclenchement des élections, ce qui leur donne un avantage marqué. On pourrait se plaindre pendant des heures du principe plus ou moins démocratique de l'exercice, mais malheureusement, ça ne changera pas la réalité, du moins pour le moment.

Jean Charest a donc en tête deux scénarios en vue des élections, qui comportent à la fois des avantages et des désavantages. Il est difficile de déterminer pour l'instant son choix avec certitude.

Élections au printemps?

En prenant de court la Coalition avenir Québec, encore peu organisée et aux prises avec de la grogne dans les rangs de la possible ex-ADQ, Jean Charest s'assure d'avoir un avantage. De plus, il ne donne pas le temps au PQ d'aller chercher Gilles Duceppe, probable successeur de Pauline Marois. Il ne faut pas non plus perdre de vue la Commission Charbonneau sur la construction, qui n'aura toujours pas commencé ses travaux, ou qui en sera encore à ses premiers balbutiements.

Par contre, si les sondages demeurent très favorables à la troupe de François Legault, c'est-à-dire autour de 40 %, Jean Charest ne sera pas tenté de se jeter dans la gueule du loup. Il pourrait attendre à l'automne, peut-être même au printemps prochain, s'il voit que la CAQ jouit toujours de la faveur populaire.

Et que dire de l'automne?

Le premier ministre déclenchera des élections à l'automne s'il sent ou espère que la CAQ s'essoufle, ou si Pauline Marois quitte le navire péquiste pour se consacrer à ses terres charlevoisiennes. Quant à la commission sur la construction, elle n'aura pas fait tellement de dégâts, car elle doit s'organiser, filtrer les témoins, écouter des témoignages en huit clos, puis viendra le temps du spectacle en public, qui pourrait n'être qu'à la fin de 2012, voire au début de 2013. Les conclusions, quant à elles, ne viendront que bien plus tard, peut-être même à la mi-mandat du prochain gouvernement. Autant dire que Jean Charest n'est pas trop pressé.

En outre, le "grand bâtisseur" a besoin d'une session parlementaire pour démolir François Legault, comme il l'a fait avec succès dans les cas d'André Boisclair, de Mario Dumont et de Pauline Marois. Il aura certes l'avantage de pouvoir dénigrer le chef de l'opposition officielle virtuel à chaque question, ce dernier n'ayant pas une grosse équipe à l'Assemblée nationale, ni de budget de recherche intéressant. Même si la Coalition ratisse large en zieutant des ténors fédéralistes, elle ne compte pour l'instant que des candidats et députés péquistes et adéquistes, ce qui facilitera le travail de Jean Charest.

Je penche donc plus pour des élections à la fin de la présente année, sauf évidemment si la Coalition avenir Québec plonge, ou si Pauline Marois quitte la vie politique.

mardi 13 décembre 2011

La saveur du mois : l'intimidation à l'école


Depuis le décès de l'adolescente Marjorie Raymond, Dieu ait son âme, l'espace médiatique foisonne de références à l'intimidation à l'école. On en vient même à croire, les médias ayant le don d'exagérer certains faits, que ce problème, car il ne s'agit pas d'une problématique, comme le prétendent de nombreux experts qui ne maîtrisent pas la langue de Molière, que ce problème, disais-je, est en progression dans les écoles du Québec.

Plusieurs indices montrent cette nouvelle tendance depuis quelques semaines. Tout d'abord, les politiciens, le PQ en tête, se sont accaparés du sujet, l'ont transformé en une cause qui dans le fond avantage tous les politiciens, car ils ne peuvent qu'être en accord avec toutes les mesures visant à enrayer ce "fléau".

Évidemment, des mesures sont nécessaires afin de diminuer l'intimidation à l'école (j'utilise volontairement le verbe "diminuer" pour demeurer réaliste), comme en améliorant la vigilance des professeurs et en sensibilisant (même si je trouve cette expression galvaudée) les élèves, mais il ne faut pas tomber dans le piège tendu par les politiciens et les forces de l'immobilisme, qui a pour effet d'occulter les autres problèmes majeurs inhérents au système d'éducation, comme le taux de décrochage élevé, la drogue et la piètre qualité de l'enseignement. En mettant l'accent sur l'intimidation, les politiciens évitent de poser les vraies questions qui s'imposent afin de réformer le système.

Le tourbillon médiatique a tellement emporté la raison que la référence est maintenant évoquée à toutes les sauces. Quand c'est rendu qu'un syndicat brandit le spectre de l'intimidation lorsque le gouvernement songe à diminuer l'effectif d'un ministère, généralement par attrition en plus, ça veut dire que c'est la saveur du mois!

Cette histoire me fait penser à un candidat à la mairie d'une petite ville du Québec, lors des dernières élections municipales, qui a mentionné avoir puisé son inspiration dans la victoire du président nouvellement élu de l'époque Barack Obama... quand il était populaire. Il ne faut pas avoir peur des comparaisons!

Pour en revenir au tourbillon médiatique, il s'est accentué depuis l'arrivée des chaînes d'information continue. Loin de moi l'idée de critiquer leur venue, mais je trouve quand même que certains sujets sont trop souvent repris dans tous les angles imaginables et inimaginables. Il manque parfois de diversité dans les médias québécois. Peut-être est-ce en raison du petit marché, je ne saurais dire. Chose certaine, il manque de rigueur.

lundi 31 octobre 2011

Les indignés de Québec


Depuis quelque temps, des militants de la grande région de Québec occupent le terrain de l'Université du Québec dans la Vieille-Capitale. Ils campent pour protester contre le monde financier, en lien avec le mouvement de New York "Occupy Wall Street". Mais contrairement à eux, ils n'ont pas vraiment de revendications précises, du moins, elles ne se rendent pas à mes oreilles de façon intelligible et coordonnée. Si les protestataires sont surtout composés de la clientèle altermondialiste que l'on voit défendre toutes sortes de causes sociales, soit des étudiants de sciences po et des écologistes, il est difficile d'établir des liens entre le système financier américain et celui du Canada, encore moins avec la Ville de Québec.

Ils donnent plutôt l'impression de hippies version moderne qui veulent festoyer en plein air. J'ai personnellement vu peu de gens s'offusquer de leur présence, même les politiciens associés à la droite. Fidèle à son habitude, le maire Labeaume ne prend pas la situation au sérieux. On est loin du maire de New York qui n'est pas très à l'aise avec leur présence. Bien sûr, au début, Michael Bloomberg n'avait rien contre ce mouvement, du moins en apparence, mais il a ordonné aux pompiers et aux policiers de sa ville de retirer les génératrices du camp de fortune des indignés, pour des raisons de sécurité. Il se fie aux conditions climatiques peu avantageuses des prochains jours pour voir les manifestants quitter.

Les principales revendications du groupe de New York est de taxer davantage les riches, de redistribuer la richesse, de restreindre le lobbyisme et de réglementer davantage le système financier.

On peut être en accord ou non avec leurs revendications, mais dans une démocratie, il faut accepter les débats et les manifestations. Malheureusement, en ce qui concerne les indignés de Québec, ça ressemble beaucoup plus à une commune et à un "party" à ciel ouvert qu'à une manifestation coordonnée. Mais je m'opposerai toujours à ce qu'on les chasse, tant et aussi longtemps qu'ils demeurent pacifiques et qu'ils ne coûtent rien aux contribuables.

Quant aux revendications, vous connaissez généralement ma position: elles sont soient inapplicables, ou elles entraînent des conséquences graves sur le prix à la consommation, sur l'emploi ou sur la richesse collective.

lundi 24 octobre 2011

L'intimidation sur les chantiers, la construction et les syndicats


Le spectacle désolant offert par les deux principaux syndicats de la construction cette semaine me fait penser à un spectacle de corrida, où le taureau, en l'occurrence la FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction - International, se fait blesser puis mettre à mort par le gouvernement Charest.

Avant le spectacle à proprement dit, il y a une parade pour amadouer les spectateurs, le paseo, qui correspond selon moi à toutes les révélations des journalistes sur l'intimidation sur les chantiers, dont celles de la pertinente émission "Enquête". C'est à ce moment où la plupart des Québécois ont appris la situation grave sur les chantiers.

Lors du tercio de pique, des picadors affrontent le taureau et le blessent à l'aide d'une longue pique, ce qui permet à la fois de l'affaiblir et d'évaluer son comportement. Cela correspond à l'élaboration du Projet de loi 33 sur le placement de la main-d'oeuvre, qui vise à diminuer le pouvoir des syndicats. Après quelques consultations, la ministre Thériault se rend compte que les deux centrales syndicales feront tout pour ne pas qu'il passe. Elle annonce une commission parlementaire afin de ne pas leur donner de raison valable, aux yeux du public, de faire des moyens de pression. Même si le gouvernement annonce qu'il ne reculera pas, il favorise le dialogue avec les syndicats.

Au cours du deuxième acte, le tercio de banderilles, des banderilleros plantent trois paires de banderilles dans le dos du taureau. Cette étape nous emmène dans le vif du sujet, cette semaine, soit celle où la FTQ-Construction et l'International usent d'intimidation (qu'elle soit verbale, économique ou physique) sur les chantiers pour prouver que les changements au placement syndical proposés par le gouvernement afin de contrer cette même intimidation ne sont pas une bonne idée. Les nombreux reportages montrant l'intimidation de façon claire et sans équivoque montrent aux Québécois la réalité des chantiers. Les syndicats se sont pendus avec leur propre corde: voulant dénoncer les médias qui "exagèrent" les cas d'intimidation sur les chantiers de construction, ils usent d'intimidation pour convaincre les médias. Ils ne connaissent peut-être pas d'autres méthodes de contestation, qui sait. Comme le taureau, les centrales syndicales sont très affaiblies par l'opinion publique.

Enfin, lors du troisième tercio, moment auquel les spectateurs assistent à la mise à mort, le matador, après une faena, une série de passes exécutées avec sa muleta, met à mort le taureau par l'estocade portée avec son épée. Dans le cas qui nous concerne, le gouvernement Charest réussit à enlever du pouvoir aux syndicats, à les mettre à l'amende, mais surtout, à avoir fait le ménage dans la construction, avant même le début de la commission d'enquête sur la construction. Les spectateurs sont rassasiés.

Le Projet de loi 33 sur le placement syndical est un pas dans la bonne direction, mais il ne règle qu'une partie du problème de la construction. Le pouvoir est en bonne partie retiré aux syndicats, mais il n'est pas redonné entièrement aux entrepreneurs, plutôt à la Commission de la construction du Québec.

Mais surtout, d'autres problèmes ne sont pas réglés, comme le vote syndical non secret, l'accréditation obligatoire aux syndicats et la réglementation excessive des métiers de la construction. À ce titre, il est déconcertant de constater le nombre élevé de métiers de la construction au Québec, soit 26, quand on compare avec l'Ontario, qui n'en compte que 6. Selon l'économiste Pierre Fortin, l'impact de la Loi R-20 (Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction) est de 10,5 % sur le total des coûts de construction. Il vaudrait donc la peine pour les finances publiques de moderniser cette loi. (Pour plus d'information, voir cet article)

Il y a aussi des problèmes liés à l'infiltration du crime organisé, à la circulation d'argent au noir, au blanchiment d'argent et au financement des partis politiques, tous liés entre eux d'une façon ou d'une autre. Ce problème est délicat à régler, et surtout très complexe. La seule façon de lutter contre l'évasion fiscale est de diminuer les taxes et les impôts, mais il faut du courage politique.

Avec ce projet de loi et l'annonce d'une commission d'enquête sur la construction (dont le mandat change trop souvent), le gouvernement semble utiliser la stratégie du petit pas pour régler les problèmes en construction. Espérons qu'elle va fonctionner, mais avec le pouvoir donné aux syndicats (ou qu'on leur a laissé prendre depuis quelques décennies), ils peuvent paralyser de très gros chantiers en débrayant de façon illégale. Je suis plus un partisan des changements radicaux, mais après tout, le Québec est la province de la Révolution tranquille...

mercredi 7 septembre 2011

Départ de Nathalie Normandeau : jeu de chaise musicale


Nathalie Normandeau, vice-première ministre, ministre des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, vient d'annoncer son départ de la vie politique.

Cette décision était mûrie depuis quelques mois. Jean Charest n'a pas réussi à la retenir, mais elle a accepté d'attendre son retour de l'Asie pour montrer un signe d'unité. La démission tombe mal pour Jean Charest, qui doit faire la promotion de son Plan Nord en guise d'héritage politique, et surtout remonter dans les intentions de vote (même si le Parti québécois connaît des difficultés) tout en contrant la montée du "parti" de François Legault.

Il perd également une autre ministre senior qui faisait la "sale job" pour lui, comme dans le cas de Jacques P. Dupuis. Pire encore, il perd possiblement le comté de Bonaventure, en Gaspésie, où seule Nathalie Normandeau avait la capacité de se faire élire haut-la-main. Sachant qu'il détient une majorité anémique, Jean Charest pourrait perdre la majorité des sièges à l'Assemblée nationale avec une ou deux démissions libérales. Il devra récompenser les récalcitrants.

À court terme, il vient d'annoncer la nomination de Line Beauchamp comme vice-première ministre. Elle devrait bien s'acquitter de la besogne, qui consiste essentiellement en le remplacement du premier ministre lorsqu'il n'est pas en terre québécoise. Clément Gignac vient d'hériter des Ressources naturelles, ce qui ne sera pas facile. Il devra nager dans les eaux troubles des gaz de schiste, du développement minier, des hydrocarbures et d'Hydro-Québec. Fait étonnant, Yves Bolduc, ministre originaire du Saguenay parachuté à Québec, hérite du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Les trois députés libéraux des régions concernées sont déçus de ne pas accéder au Conseil des ministres.

Outre les ministres Gignac et Beauchamp (et un peu Bolduc), le remaniement ministériel touche Sam Hamad, qui devient ministre du Développement économique, et qui est remplacé par Pierre Moreau aux Transports. De plus, Yvon Vallières s'occupera des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne.

Pour en revenir à Nathalie Normandeau, elle quitte vraisemblablement pour des motifs personnels. La politique est très exigeante. Sa relation avec Yvan Delorme, ancien chef de la police de Montréal, a pu influencer sa décision. Elle a quand même consacré 16 ans à la vie publique, municipale et provinciale. Peut-être n'est-ce qu'un au revoir de courte durée, qui sait...

dimanche 28 août 2011

Le mythe Legault


On le sait, la politique intéresse peu les gens au Québec. Encore moins au provincial. L'échiquier politique est occupé depuis près de 40 ans par les deux mêmes partis, le Parti québécois et le Parti libéral du Québec, tous deux sociaux-démocrates mais souverainiste et fédéraliste. Autrement dit, c'est la gang du "oui" contre la gang du "non". Qui plus est, depuis le référendum de 1995, l'appui à l'indépendance du Québec n'a jamais dépassé le seuil critique de 45 %. Le PQ n'est donc pas à la veille de déclencher le processus de "libération du Québec", à moins d'être masochiste. Sans un chef très charismatique de la trempe de René Lévesque ou de Jacques Parizeau, le PQ ne réussit pas à convaincre les Québécois du bien-fondé de "la cause". Le parti se rabat donc sur la gouvernance de l'État tout en faisant miroiter la possibilité de tenir un référendum afin de garder ses militants.

Usé par trois mandats d'affilée et le scandale de la construction, le Parti libéral de Jean Charest devrait normalement se faire massacrer dans les sondages. C'était plutôt vrai jusqu'à la fin de la session parlementaire hivernale, moment où cinq députés ont quitté le navire, pour des raisons aussi différentes que la contestation du leadership de Pauline Marois (qui a obtenu plus de 93 % d'appui de ses militants en avril!), le côté entêté du parti à faire la souveraineté et son côté pas assez pressé à le faire. Ajoutons le spectre Legault qui commence à hanter le PQ.

Ils n'ont toujours pas créé leur parti politique, mais les "caquistes" François Legault et Charles Sirois trônent en tête des intentions de vote, avec plus ou moins 40 %, ce qui pourrait leur donner théoriquement un gouvernement majoritaire. Libéraux et péquistes déçus ou déchus frapperaient aux portes du mouvement politique, devant l'ampleur de cette popularité.

C'est justement la base du problème. La Coalition pour l'avenir du Québec représente un certain vent de fraîcheur en politique, mais elle recrute chez les deux partis qui représentent la lassitude des électeurs. En effet, même s'il existe une entente plus ou moins tacite entre les adéquistes et les caquistes, aucun adéquiste n'a annoncé son désir de joindre le mouvement Legault. Même si certaines idées sont intéressantes, elles ne vont pas tellement dans l'idéologie adéquiste, en particulier en santé. Il faut quand même le reconnaître, l'ADQ est le premier parti a avoir parlé de la place du privé en santé, et elle est toujours la seule formation politique au Québec à en parler ouvertement.

L'orientation du mouvement est des plus ambigües, les journalistes la désignant de coalition de centre-droit, tandis que le principal intéressé la définit de gauche efficace. À vouloir inclure tout le monde, le mouvement risque de ressembler à un mélange libéralo-péquiste un peu nationaliste mais pas trop, extrême-centriste. Bref, il représente une façon pour les vieux politiciens de demeurer dans le portrait encore quelques années. De nombreux bloquistes et péquistes ont des contacts réguliers avec François Legault, ce qui laisse planer un doute sur la nouveauté et l'orientation de droite.

Pour le moment, François Legault a plus l'air d'un caméléon qui dit ne pas être contre le privé en santé à CHOI-FM mais qui affirme à Radio-Canada que le fait de donner plus d'argent aux artistes est bon pour l'économie québécoise. Autant dire qu'il s'ajuste à son auditoire. Seuls les droitistes purs du Réseau liberté Québec et les vrais gauchistes de Québec solidaire ne sont pas intéressés par le train Legault.

Si j'étais Jean Charest, je déclencherais le plus tôt possible des élections, pour éviter de perdre des militants et des députés et afin de capitaliser sur la faiblesse du PQ. Mais une chose est sûre : le mouvement Legault donne un second souffle aux deux vieux partis, même s'ils s'en méfient.

samedi 16 juillet 2011

Le programme de Québec solidaire


Lors du dernier congrès du parti Québec solidaire, un cahier de propositions a été remis aux participants. Malheureusement, il a été retiré du site Web, mais il a été récupéré par une âme charitable. Il est possible de le consulter ici. Je remercie le site www.lesanalystes.ca de l'héberger.

En le scrutant à peine, on y trouve des perles! Par exemple, on y propose la décroissance économique : "Au Québec comme dans tous les pays industrialisés, une croissance économique sans fin est au plan biophysique et non souhaitable du point de vue de l’épanouissement des individus. Il faut prendre des mesures immédiates pour entrer en décroissance." Pourquoi n'y a-t-on pas pensé avant? Tout irait mieux sur la Terre! On pourrait aussi "interdire tout nouveau développement hydro-électrique", ou encore s'attaquer aux banques pour lutter contre la richesse : "Pour éliminer complètement l’influence du pouvoir financier privé, nous procéderons à une nationalisation complète du système bancaire."

Si on veut éliminer la pauvreté, c'est simple, augmentons le salaire minimum à 16 $ dollars de l'heure. Rien de plus simple! Il s'agit de "fixer immédiatement le salaire minimum au seuil de faible revenu pour une personne qui travaille à temps plein puis l’amener à 50% au-dessus du seuil de faible revenu". Et si on veut moins de pauvreté, il faut s'attaquer aux riches et " instaurer une rémunération maximale" et aussi "limiter la transmission d’avoirs financiers par voie d’héritage".

Et voilà, si vous votez pour Québec solidaire, il n'y aura plus de pauvreté! Ce parti sait s'attaquer aux vraies choses!

P.S. : Je tiens à préciser que ces propositions n'ont pas nécessairement été adoptées par les instances officielles du parti.

dimanche 20 mars 2011

Le budget Bachand


Raymond Bachand a présenté jeudi dernier le budget du gouvernement du Québec. il n'y a pas de surprise majeure, mais de nombreux aspects méritent d'être analysés. La situation financière du Québec continue d'être précaire.

Le déficit du budget

Soulignons en premier lieu que le budget n'est toujours pas équilibré et que le déficit prévu s'élèvera à 3,8 milliards de dollars. Par contre, le ministre Bachand garde le cap sur le retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014, mais on peut grandement en douter. Il va falloir couper radicalement dans la fonction publique ou augmenter fortement les taxes et les tarifs pour y arriver. En effet, cette année, le gouvernement n'a pas profité de la croissance économique plus élevée que prévue, car il n'a que limité la croissance des dépenses à 3,7 %, malgré des "efforts" de l'appareil étatique. Évidemment, l'Alliance sociale s'oppose au retour à l'équilibre budgétaire car elle craint des coupures dans la fonction publique. Ce groupe est préoccupé par tous les principes d'équité, sauf l'équité intergénérationnelle. J'y reviendrai plus tard en commentant les hausses des cotisations à la Régie des rentes du Québec.

Portrait de la situation financière du Québec

La dette québécoise est maintenant de 234 milliards de dollars. Les syndicats traitent souvent ceux qui la soulignent d'alarmistes, mais elle représente maintenant quand même 110 % du PIB annuel du Québec, si on tient compte de la part du fédéral, ce qui fait de la province la cinquième"nation" la plus endettée du monde industrialisé. Parmi les quatre premières figure la Grèce, qui est à toute fin pratique en faillite technique. Le service de la dette (c'est-à-dire le paiement des intérêts de la dette) est le troisième poste budgétaire en importance, (10,1 % en 2010-2011), les deux premiers étant la Santé (47,5 %) et l'Éducation (25,4 %). Ajoutons l'argent de la péréquation qui provient du reste du Canada (essentiellement de l'Ouest), et le Québec serait en faillite technique s'il sortait de la fédération. Voilà un argument de plus à donner à Gilles Duceppe pour ne pas se séparer!

Équité intergénérationnelle

Le ministre n'avait pas le choix de bonifier les cotisations à la Régie des rentes, me direz-vous. C'est vrai. De 9,9 %, les cotisations passeront à 10,8 %. Au rythme auquel nous allions, la caisse allait être à sec en 2039. Ce changement permettra de gagner quelques années, mais ce n'est pas suffisant. Il faudra probablement les augmenter encore une fois dans quelques années. Toutes les calculs actuariels vont dans ce sens : vieillissement de la population, réduction du nombre de travailleurs, augmentation de l'espérance de vie, taux de natalité peu élevé. Il aurait quand même fallu commencer il y a environ dix ans, pour obtenir un semblant d'équité intergénérationnelle. Car en bonifiant ces cotisations, ce sont presque uniquement les travailleurs des générations X et Y qui devront les assumer. En effet, une bonne partie des baby-boomers ont déjà pris ou prendront leur retraite prochainement.

D'autre part, les frais de scolarité seront bonifiés de 325 dollars par session sur cinq ans. Je vois globalement d'un bon oeil cette nouvelle, car ces hausses permettront de rattraper la moyenne canadienne, qui est de 4 917 $ par année, tandis qu'elle s'établit à seulement 2 272 $ au Québec. Les universités ont un grave problème de sous-financement, et les hausses devraient leur permettre de respirer un peu. Cependant, elles s'ajoutent au poids de la prochaine génération, qui devra assumer les hausses des cotisations à la RRQ, des taxes et des tarifs de toutes sortes.

Des mesures

Pour corriger les problèmes financiers du Québec, le gouvernement annonce des mesures, que certains qualifieront de mesurettes. Tout d'abord, il va chercher plus d'argent en imposant des redevances gazières jusqu'à 35 pour cent à l'industrie du gaz de schiste. Ensuite, la TVQ sera haussée, en plus de l'arrivée de la taxe santé. Ces mauvaises nouvelles pour les contribuables ont été annoncées lors du budget précédent.

Par ailleurs, pour garder plus d'employés au travail, le gouvernement incitera les travailleurs de plus de 65 ans à retarder leur retraite en leur octroyant un crédit d'impôt, et il pénalisera ceux qui prennent leur retraite avant l'âge de 65 ans. C'est évidemment une bonne idée, mais encore une fois, le gouvernement est 10 ans en retard, car une bonne proportion de baby-boomers auront déjà pris leur retraite lorsque ces mesures entreront en application.

D'autre part, pour remédier au faible taux de natalité, le gouvernement annonce 15 000 nouvelles places en garderies. Elles n'ont toutefois par encore été détaillées.

C'est connu, les Québécois n'épargnent pas suffisamment. Le gouvernement a donc annoncé un régime volontaire d'épargne retraite, qui favorisera l'épargne, espère-t-il. Encore une fois, ce n'est pas une mauvaise idée en soi, mais il faudra voir si le jeu en vaut la chandelle. Ce genre d'encadrement engendre toujours des coûts astronomiques pour l'État. Il serait beaucoup plus simple de réduire les taxes et les impôts pour augmenter l'épargne des ménages.

Le Plan Nord

On l'attendait depuis plus de deux ans, ce fameux Plan Nord! On commence maintenant vaguement à savoir ce dont il s'agit, mais c'est un projet à très long terme. Il se résume à quelques expressions : développement du Nord, ressources naturelles, construction de route et autochtones. Ne m'en demandez pas plus!

lundi 7 mars 2011

Spécial sur la Journée de la femme


En cette Journée internationale de la femme, puisque je ne suis pas doté des attributs physique féminins, j'ai pensé faire appel à deux générations de femmes pour discuter de la situation du féminisme en 2011. Tout d'abord, Pascale Lepage, de la génération X, s'exprime sur les aspirations de ses congénères, puis Gaétane Chabot, de la génération des baby-boomers, rapporte l'histoire du féminisme telle qu'elle l'a connue.

Ne vous gênez pas pour commenter les deux points de vue!

Je me souviens... du féminisme


Par Pascale Lepage

Emblématique de ma génération, de mon époque, je suis indécise, ambivalente; j’ai le nez qui voque. C’est ce qui me frappe quand je réfléchis au féminisme à l’approche de la journée de la femme : d’emblée, je ne sais même pas moi-même ce que j’en pense. Un discours arriéré ? Un débat passé, déjà réglé ? C’est que ce n’est pas notre guerre, c’était celle de nos mères, répondrais-je si je ne réfléchissais pas plus loin que le bout de mon nez. Mais en y pensant bien, cette réponse est précisément le danger qui pend au bout de ce nez pas si fin, un danger qui s’accorde bien avec les autres menaces qui guettent une société qui contemple ses acquis en se croyant avancée et qui a envie de reculer. Or, de mon point de vue de femme (n’ayons pas peur du rose), socialement comme en amour, prendre pour acquis est fort risqué.

J’ai un reproche à adresser à cette société dont je fais partie : celui de n’adopter qu’ironiquement la devise « Je me souviens ». De quoi se souviennent les Québécois qui veulent tout privatiser pour payer moins d’impôts, qui aiment mieux payer des assurances parce que Jeff Fillion leur a dit que c’était une bonne idée, qui veulent imiter les politiques des Américains parce qu’eux autres, ils l’ont l’affaire, ils think big, sti ? Ont-ils déjà oublié leur frère mort parce que le soigner aurait équivalu à priver les autres de manger ? De quoi se rappellent ceux qui pensent que les étudiants font la belle vie, qu’ils devraient payer, parce qu’ailleurs, ça coûte plus cher ? Savent-ils que si leurs grands-parents ont une sixième année, ce n’est pas nécessairement par choix ? De quoi se souviennent ceux qui trouvent que les syndicalistes sont des chialeux qui se pognent le cul à longueur de journée ? Ont-ils oublié ces générations de travailleurs qui se sont tués dans des usines pour des salaires de crève-faim en léchant les pieds du contremaître de peur d’être congédiés du jour au lendemain, de se retrouver devant rien ? De quoi se souviennent les machos qui crient haut et fort que les féministes sont des lesbiennes mal baisées ? Se rappellent-ils d’une époque pas si lointaine où les femmes n’avaient pas le droit de vote ? Pire, se souviennent-ils de ces femmes à qui l’on a accordé le droit de voter comme leur mari ? Savent-ils qu’au Québec, c’était en 1940 ? Réalisent-ils que les événements de polytechnique, c’était en 1989, et que la mort de ces 14 femmes n’est pas le fruit du hasard, mais bien une manière de leur signifier qu’elles n’étaient pas à leur place dans ce monde d’hommes ?

J’entends au loin, même pas si loin, l’insulte suprême du Québec contemporain : je ne suis qu’une gauchiste complètement manipulée par la propagande artistico-syndicaliste, je lis trop le Voir, je regarde trop Guy A. et sa clique du plateau, Speak White me monte à la tête avec 40 ans de retard, Loco Locass fait bourdonner mes oreilles de souverainiste, je perds tout jugement critique. Eh bien je me confesse, moi, gauchiste finie, j’ai parfois parlé contre les féministes. Il m’arrive de les trouver frustrées, de les considérer d’une autre époque, de m’imaginer que leur débat est dépassé et de croire, comme vous autres de la droite, qui vous trouvez si mal représentés médiatiquement et politiquement (!), qu’il est temps de passer à un autre appel. C’est que parfois, ceux qui revendiquent doivent le faire longtemps, se répéter, scander leur discours pendant des décennies, et finissent par être ridiculisés. Alors quand ils se voient accorder des droits, ils en demandent davantage, pas plus fous que les autres. C’est là que le discours dominant s’empare de leur image pour montrer les abus des symptomatiques opprimés-opprimeurs. Eh oui, à une époque, certaines féministes ont peut-être cherché à obtenir un traitement supérieur à celui que reçoivent les hommes plutôt que de revendiquer l’égalité. Ou alors, c’est ce que l’on a voulu nous faire croire. Peu importe, c’en était fini du mouvement : les opposants avaient désormais des arguments pour le détruire en bloc et le féminisme perdait ceux et celles qui, comme moi, auraient dû être ses alliés.

À mon avis, si un tel mouvement ne reçoit pas l’appui massif des jeunes femmes de ma génération, même pas celui des gauchistes, ce n’est pas parce que des impairs ont été commis. C’est parce que les médias, ceux-là même qui ne représentent pas suffisamment la droite selon certains, s’abreuvent aux sources du sensationnel et de l’extrême et nient l’existence de courants de pensée détachés d’un radicalisme constamment dénoncé.

Aujourd’hui, je refuse de commettre la même erreur que mes pairs et d’oublier tous les efforts qui ont été nécessaires à obtenir, au fond, si peu d’acquis. Je ne m’insurgerai pas contre les gais parce que certains ont tiré avantage de leur situation pour crier sans raison à la discrimination. Je ne me positionnerai pas contre les services publics parce que quelques individus ne savent pas s’en servir ou parce que d’autres en profitent. Je ne me prononcerai pas en faveur de l’augmentation des frais de scolarité sous prétexte que certains étudiants utilisent leurs prêts et bourses pour passer la semaine de relâche en Floride. Je ne m’emporterai pas contre les syndicats parce qu’il leur arrive de se plaindre la bouche pleine alors qu’ils se battent contre des multinationales à la bouche encore plus pleine. Et je ne parlerai pas contre le féminisme pour continuer de m’épiler les jambes en paix. Je vais plutôt me souvenir que le premier ministre de mon propre pays est contre l’avortement, en plus d’être contre les livres. Et qu’en sixième année, ce sont les petites filles qui se mettent à genoux pour faire des fellations dans les cours d’école pour avoir l’air cool, moderne, mature, tandis que ce sont les garçons qui le racontent à leurs amis en traitant les fillettes de salopes le lendemain, malheureusement pour les mêmes raisons. Est-ce vraiment différent, au fond, de voter comme son mari ? À bien y penser, le féminisme n’a peut-être pas fait assez dans ce monde tellement avancé, évolué, mais dans lequel plus ça change, plus c’est pareil.

Le féminisme en 2011


Par Gaétane Chabot

Le féminisme n’est pas un sujet très connu des jeunes. Pour moi, une femme qui a maintenant 59 ans, le féminisme a été un phénomène très important, apportant des changements de comportements entre les hommes et les femmes. Je dirais qu’aujourd’hui les relations entre les deux sexes sont peut-être plus difficiles pour les hommes, car les femmes n’acceptent plus n’importe quoi de la part de leur partenaire amoureux.

Il y a seulement un siècle, la femme n’avait aucun droit pour ainsi dire. Elle devait obéir à son père puis à son mari lorsqu’elle se mariait. Même les religieuses et les « vieilles filles » n’avaient pas de pouvoir car c’est le clergé de l’église catholique qui menait partout. Il n’est donc pas loin le temps où la femme perdait même son identité pour s’appeler madame untel Lapointe, par exemple.

La fonction de la femme mariée était d’abord d’avoir des enfants et de les élever religieusement avec peu d’égard pour sa santé ou ses aspirations personnelles. Certaines femmes ont bien vécu de cette façon mais ce n’était pas le cas de toutes. Elles étaient parfois mal « amanchées » avec un mari ivrogne, violent, incompréhensif…et le divorce n’était pas permis. On se mariait pour le meilleur et pour le pire, n’est-ce pas?

Je ne pense pas que les gens soient nécessairement plus heureux aujourd’hui du fait d’une plus grande liberté. Par contre, la violence est dénoncée : enfin! Il y a encore un équilibre à atteindre pour tous, une discipline à retrouver aussi, le respect à réapprendre d’où l’idée du retour au vouvoiement que personnellement j’aime bien.

Et ce que j’aime bien aujourd’hui, c’est la liberté de dire vraiment ce que l’on pense sans être jugé de façon négative. Cette façon de faire n’était pas commune il y a seulement 50 ans et moins pour les femmes.

Les femmes au 19e siècle et avant ne pouvaient pas devenir médecin, ni avocate, etc. En fait on disait que la femme était faible et ne pouvait « faire face » comme les hommes. Pourtant, ce sont elles qui portaient 10 à 15 enfants et qui devenaient sages-femmes, dans certains cas. Mais elles n’avaient aucun pouvoir.

En fait, c’est tout nouveau l’égalité. Même dans mon temps (1970-1975), c’est devenu une mode pour les hommes d’être ouverts à l’égalité de tous. En fait certains se disaient pour l’égalité mais plusieurs cachaient tout leur côté machiste. La femme-objet n’est pas encore totalement disparue de la circulation.

vendredi 4 mars 2011

L'affaire Cinar


Hier, Hasanain Panju et Lino Pasquale Matteo, deux personnes accusées de fraude dans l'affaire Cinar, ont comparu à Montréal. Ronald Weinberg et John Xanthoudakis font toujours l'objet d'un mandat d'arrestation, qui culmine à la suite d'une enquête de 7 ans de la Sûreté du Québec. Ils sont tous accusés d'avoir orchestré une fraude de 120 millions de dollars, transférés aux Bahamas.

L'entreprise Cinar est bien connue pour ses démêlés avec la justice. En 2009, elle a été reconnue coupable de plagiat contre l'auteur Claude Robinson, pour son oeuvre intitulée "Robinson Curiosité", rebaptisée "Robinson Sucroé". La cause, qui traînait déjà depuis 1996, a été portée en appel. La présumée victime savoure sa victoire en appréhendant la suite.

Imparfait, le système judiciaire est conçu pour donner la chance à tout le monde, ce qui retarde grandement le processus. Que ce soit une entreprise mal intentionnée comme Cinar qui a de bons avocats ou encore une organisation criminelle comme les Hells Angels qui parvient à prouver que ses clients ont le droit aux avocats de l'aide juridique, la justice montre des lacunes que le public dénonce avec raison.

Prenons l'exemple de la poursuite de Claude Robinson. Devant une entreprise qui a les moyens mais surtout l'avantage de ralentir les choses, un seul individu n'y peut rien. Ainsi, sans l'aide d'un groupe de soutien, Claude Robinson n'aurait pas pu se rendre si loin. D'ailleurs, je vous invite à faire un tour sur le site.

Malheureusement, le système de justice peut difficilement être amélioré. La seule façon, c'est de mettre plus d'argent public dans l'aide juridique et la Couronne, objectif raté par le gouvernement Charest. Mais même à ça, de nombreux criminels peuvent en abuser. D'ailleurs, le Québec a un taux d'acquittement quatre plus élevé que dans le reste du Canada, à cause principalement du manque de budget dans le système.

D'un autre côté, c'est dommage, mais il ne faut pas rendre trop accessible le système judiciaire, car ce dernier sera inondé de cas plus ou moins importants. On n'a donc pas le choix d'espérer des levées de fonds pour les cas qui en valent le coup, comme celui de Claude Robinson, qui a montré beaucoup de courage.

dimanche 20 février 2011

Maxime Bernier, l'ennemi à abattre


Il y a deux semaines, Maxime Bernier a remis en question la pertinence de la Loi 101 lors d'une entrevue à Halifax. Il l'a fait en utilisant des arguments respectant sa ligne de pensée, soit le libertarianisme, qui se résume à ceci : le gouvernement doit intervenir le moins possible, que ce soit économiquement ou socialement. Je ne crois pas qu'il avait prévu cet exemple sur la Loi 101, mais il n'a pas reculé par la suite sur ses dires en expliquant sa position sur son blogue. La Loi 101, toujours selon lui, ne devrait pas être nécessaire pour préserver la langue d'un peuple fier de ses origines.

Il n'en fallait pas plus pour que Maxime Bernier se fasse attaquer par l'élite médiatique et politique nationaliste. On lui a reproché tous les maux du monde. Quelques personnes sont venus à sa défense, comme Joanne Marcotte, Stéphane Gendron, Dominique Dumas et même Jean-François Lisée, mais la grande majorité des chroniqueurs l'ont attaqué sans vraiment avoir d'arguments valides.

Ce n'est pas la première fois que ça se produit pour Maxime Bernier. En avril dernier, une phrase qui allait à l'encontre du consensus des médias (à ne pas confondre avec le consensus québécois) a mis le feu aux poudres. Il avait à ce moment déploré le fait que les Québécois, peuple traditionnellement fier, se contente de recevoir de la péréquation du reste du Canada. On l'a à ce moment traité de tous les noms imaginables et inimaginables. Même le ministre des Finances Raymond Bachand y a mis son grain de sel en qualifiant ses propos de "Québec bashing".

Les deux réactions se ressemblement étrangement, ne trouvez-vous pas?

En général, ce genre d'attaque presque à l'unisson orchestrée contre une seule personne cache un grand malaise. Le moindre qu'on puisse dire, c'est que ses propos dérangent grandement l'élite médiatique. La raison est fort simple : comme je l'ai mentionné précédemment, ils vont à l'encontre du sacro-saint consensus politico-médiatique. De plus, les propos proviennent d'un politicien populaire localement et d'un fier Beauceron. Ainsi, il ne peut pas être identifié à un étranger, à un anglais ou même un fédéraliste, ayant déjà conseillé Bernard Landry. Voir ce document de Frédérick Têtu pour une analyse plus poussée.

Et puisqu'il ne mérite pas un traitement juste et équitable, le tribunal médiatique se rabat sur les insultes faciles et sur deux histoires qui peuvent vaguement le discréditer, soit sa relation avec Julie Couillard et son histoire de Jos. Louis.

C'est dommage, pour une fois qu'on a un politicien qui met cartes sur table, il faut en profiter! Il y a trop de politiciens qui n'osent pas livrer le fond de leur pensée par craintes de représailles, parlez-en à Michel Martin, ancien conseiller politique de Patrick Huot. Même si on n'est pas d'accord avec ce que le politicien beauceron dit, ce qui est mon cas avec la Loi 101, il devrait pouvoir lancer un débat sans qu'on le fustige pour quelques sombres considérations.

Autrefois Jeff Fillion et le Doc Mailloux, maintenant, l'ennemi à abattre, c'est Maxime Bernier. Et tant qu'il aura une tribune, il y aura de fortes réactions lorsqu'il s'exprime. C'est ce qu'on appelle la médiacratie. Mais heureusement, les blogues politiques permettent la liberté d'expression.


Réactions sur les déclarations de Maxime Bernier

Vincent Marissal
Patrick Lagacé
Gilles Proulx (avec Mario Dumont)
XM 172 (Le terrain de jeux de Pascal)
Jean Lapierre
Joseph Facal et Emmanuel Bilodeau
Marie-France Bazzo et Mario Dumont
Pour un monde à droite (Blogue)

mercredi 26 janvier 2011

Lucien Bouchard reprend du service


Après une décennie consacrée à la négociation, Lucien Bouchard retourne sous les feux de la rampe. Eh! non, ce n'est pas pour lancer un parti aux côtés de François Legault. Il succède plutôt à André Caillé à titre de président de l'Association pétrolière et gazière du Québec. Le défi est de taille. Il devra se servir de sa crédibilité pour rassurer la population sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste.

Cette nomination coupe l'herbe sous le pied de l'opposition péquiste, qui se sentira moins à l'aise pour critiquer le gouvernement libéral sur les gaz de schiste. Le PQ devrait normalement se rabattre sur les allégations de corruption en construction, un dossier gagnant politiquement, mais ce sera plus délicat avec la nouvelle présidente-directrice générale de la Commission de la construction du Québec, l'ancienne péquiste Diane Lemieux.

Pour en revenir aux gaz de schiste, la nomination de Lucien Bouchard donnera plus d'arguments au gouvernement libéral, qui rétorquait déjà aux questions répétées du Parti québécois que deux anciens ministres péquistes étaient en faveur de l'exploitation de la nouvelle ressource, soit André Boisclair et Jacques Brassard. Il est évident que les prises de position de Lucien Bouchard en faveur de la création de la richesse, avec la publication du manifeste Pour un Québec lucide, font de cette homme une bonne prise.

Par ailleurs, on constate que le gouvernement Charest se prépare de façon peu subtile à imposer un moratoire sur les gaz de schiste. Pierre Arcand a émis des doutes quant à son exploitation. Il faut dire que la population est de plus en plus craintive face à cette ressource peu connue.

Voir l'analyse de Vincent Marissal sur ces deux nominations.

mardi 18 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - National (1re partie)


Faits marquants de l'année 2010 / National (première partie)

5 - Le frère André

Le 17 octobre, le Frère André, né Alfred Bessette, est canonisé à Rome. C'est le premier saint né au Québec. On lui attribue de nombreuses guérisons miraculeuses. Il a fondé l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal. Sa mort le 6 janvier 1937 s'est répandue comme une traînée de poudre, et environ un million de fidèles se sont rendus lui rendre un dernier hommage. Lors de la cérémonie de canonisation, près 50 000 personnes se rendent au Stade olympique pour suivre le déroulement du sacrement.

4 - Le décès de Claude Béchard

À la suite d'une récidive d'un cancer du pancréas, le ministre Claude Béchard s'éteint le 7 septembre, à l'âge de 41 ans, près d'un mois après un important remaniement ministériel. Malgré son jeune âge, il a occupé des postes très importants, comme ceux de ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, de ministre responsable du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, de ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, de ministre des Ressources naturelles et de la Faune et enfin de ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.

Parmi ses réalisations, notons le plan de lutte à la pauvreté, le plan de lutte à la réduction des gaz à effet de serre, la politique de développement économique, la révision du régime forestier, le dossier des congés parentaux, la nouvelle politique agricole, la réfection de la route 185, la création du Parc national de Témiscouata et l'aréna de La Pocatière.

Un adversaire acerbe et avide de défis, il impressionnait par sa chaleur humaine et sa camaraderie lorsque les caméras de l'Assemblée nationale s'éteignaient. Il était vu par plusieurs comme un futur chef du Parti libéral.

3 - Les gaz de schiste

Au cours de l'automne, une nouvelle expression fait son apparition : les gaz de schiste. Le Québec se rend alors compte que des travaux de prospection ont lieu depuis deux ans à certains endroits, sans aucun débat public ni information gouvernementale. De nombreux intervenants demandent un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste, ce qui est refusé par le gouvernement libéral. Ce dernier tente de calmer le jeu en annonçant des audiences publiques du BAPE.

Des affrontements ont lieu sur la place publique. D'un côté, des environnementalistes craignent pour la contamination de la nappe phréatique en raison des produits chimiques servant à fracturer les roches, et de l'autre, des représentants de l'industrie assurent qu'il n'y a aucun risque et que les retombées économiques seront considérables pour les Québécois.

Moratoire ou pas, l'exploitation n'est pas pour demain. Si des gens sont craintifs, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'information sur le sujet, en raison de la nouveauté de la technique.

2 - La Commission Bastarache

En avril, Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice, allègue qu'il a eu des pressions de la part de collecteurs de fonds du PLQ pour nommer des juges. Outré, Jean Charest lui demande de s'expliquer, ce qu'il fait. Peu après, le premier ministre nie catégoriquement ses dires, puis met sur pied une commission. Juge et parti dans cette histoire, il écrit lui-même le mandat de la commission, nomme l'ancien juge Michel Bastarache, libéral notoire dont le cabinet reçoit de nombreux contrats gouvernementaux, puis se permet de commenter le contenu de la commission à l'extérieur des murs.

Lors des audiences, on assiste à des témoignages relativement crédibles de Marc Bellemare et de Jean Charest, avec des intervenants qui corroborent et d'autres qui nient les faits. Quelques révélations sont faites, comme celle du premier ministre qui affirme intervenir dans le processus de décision du ministre de la Justice, contrairement aux gouvernements précédents, libéraux et péquistes confondus. On en apprend plus sur les collecteurs de fonds Franco Fava et Charles Rondeau.

Le rapport de Michel Bastarache sera présenté le mercredi 19 janvier, mais on sait déjà que le commissaire ne blâmera personne.

1 - Les allégations de corruption

Dès le début de l'année, la pression s'accentue sur le gouvernement libéral pour qu'il tienne une commission d'enquête sur les allégations de corruption en construction. Après l'épisode des permis de garderie, qui se solde par le congédiement du ministre Tony Tomassi, les allégations fusent dans les firmes de génie-conseil et les firmes de publicité, toujours en lien avec le financement politique. Farouchement contre l'idée d'une enquête sur la construction depuis le début des allégations, la FTQ fait volte-face et en réclame une.

En plus, des allégations de corruption font leur apparition dans le monde municipal. Entre autres, les maires de Laval, de Mascouche, de Terrebonne et de Saint-Jérôme sont visés. La ville de Québec se retire de l'Union des municipalités, qu'elle juge corrompue.

Le fédéral est beaucoup plus actif que le provincial dans ce dossier. Vers la fin de l'année, des entreprises de Tony Accurso, important entrepreneur en construction, sont accusées de fraude fiscale par Revenu Canada. Lors d'une commission parlementaire à Ottawa, Paul Sauvé affirme que la FTQ est infiltrée par le crime organisé.

Le gouvernement Charest résiste aux demandes nourries de tenir une commission d'enquête sur la construction. Il adopte plutôt des mesures pour calmer le jeu, comme un projet de loi sur l'éthique et la création de l'Opération marteau et de l'Unité anticolluson au ministère des Transports. À ce jour, aucune arrestation n'a eu lieu.

La situation tendue ne devrait pas s'améliorer en 2011. On ne peut pas blâmer les journalistes et l'opposition de faire leur travail.

dimanche 16 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - National (2e partie)


Faits marquants de l'année 2010 / National (deuxième partie)

10 - Le registre des armes à feu

Après des semaines de jeux en coulisse, le registre canadien des armes à feu est sauvé. De tous les partis politiques, seul le NPD n'impose pas de ligne de parti. Jack Layton ne veut pas mettre certains de ses députés en milieu rural dans le pétrin. Les conservateurs votent en faveur de l'abolition du registre, tandis que les libéraux et les bloquistes s'y opposent.

Le registre des armes à feu, instauré par les libéraux, a coûté plus de deux milliards depuis son existence, alors qu'il devait coûter deux millions à l'origine. Louangé par certains policiers et des groupes féministes, décrié par les chasseurs et les libertariens, ce programme divise les députés urbains et les députés ruraux.

9 - Les sommets du G8 et du G20

Un autre fiasco financier, les sommets du G8 à Huntsville et du G20 à Toronto coûtent plus d'un milliard de dollars, en comprenant la sécurité, les clôtures et les réceptions. En plus, la conclusion n'est pas à la hauteur des attentes : les pays du G20 s'entendent sur la réduction de leurs déficits budgétaires tout en stimulant la reprise économique, ce qui demeure très vague.

De plus, les critiques fusent contre les policiers, qui procèdent à des arrestations arbitraires lors des manifestations à Toronto. En effet, le gouvernement ontarien a adopté un décret augmentant les pouvoirs des policiers durant le Sommet. De nombreuses poursuites judiciaires sont à prévoir.

8 - Le repositionnement de la droite

À la suite du départ de Mario Dumont de la direction de l'Action démocratique du Québec, on tente de lui trouver un successeur. Lors du dépouillement du vote électronique, Gilles Taillon l'emporte à l'arrachée sur Éric Caire. Or, Gilles Taillon, qui n'a pas de siège, ne se montre pas rassembleur, et Éric Caire quitte l'ADQ en compagnie de Marc Picard. Moins d'un mois après son élection, Gilles Taillon est forcé de démissionner, et Gérard Deltell est désigné chef du parti. Il doit reconstruire le parti en lambeaux.

Les problèmes vécus à l'ADQ donnent plus d'espace au discours à la droite du centre, et au cours de l'automne, le Réseau liberté Québec tient une rencontre de réseautage à Québec. Le mouvement de droite est essentiellement formé d'anciens adéquistes comme Éric Duhaime et Joanne Marcotte, qui ne tiennent pas à créer un parti politique. Parallèlement à l'émergence de ce mouvement, des rumeurs veulent que François Legault et Joseph Facal soient sur le point de lancer un mouvement ou un parti politique de centre-droit. On attend toujours des nouvelles.

Pendant ce temps, le chroniqueur politique Éric Duhaime gagne en popularité en pourchassant les syndicats et les autres acteurs de l'immobilisme québécois. Les débats étant autrefois occultés par la question nationale, on assiste à un changement de paradigme en opposant la droite à la gauche, comme dans toutes les sociétés démocratiques. L'année 2010 promet des débats houleux.

7 - L'arrestation de Russell Williams

À la surprise générale, le 7 février, le commandant de la base de Trenton Russell Williams est arrêté. On apprend que ce haut gradé des Forces armées canadiennes est un tueur et un violeur en série. Il est reconnu coupable d'homicides, d'effraction à domicile, de séquestration et d'agressions sexuelles sur des femmes. Il est condamné à la prison à vie le 21 octobre. Des photos de lui portant les sous-vêtements de ses victimes circulent sur Internet et provoquent la consternation. Sous le choc, les Forces armées canadiennes lui retirent ses décorations, et brûlent même son uniforme.

6 - Le déclin du clan Rizzuto

À de nombreuses reprises, des cocktails Molotov explosent dans des pizzerias et des cafés italiens de Montréal. Le modus operandi est sensiblement le même : aux petites heures du matin, la vitrine d'un établissement associé au clan Rizzuto est fracassée, puis un engin explosif est lancé à l'intérieur.

Puis, le 10 novembre, c'est le comble : Nicolo "Nick" RIzzuto, dit le patriarche, est assassiné dans sa résidence par un tireur d'élite. La boucle est bouclée pour le clan sicilien. Rappelons que son petit-fils Nicolo Jr. est abattu le 28 décembre 2009 et que son fils est en prison aux États-Unis. De plus, de nombreux lieutenants se sont fait enlever ou sont portés disparus.

mercredi 29 décembre 2010

Résultat du sondage


Sans grande surprise, la personne qui vous inspire le moins confiance est Michel Arsenault, président de la FTQ, avec 5 votes (62 %). Il devance de justesse Jean Charest (4 votes, 50 %), puis Maurice Mom Boucher (3 votes, 37 %), puis Vito Rizzuto (2 votes, 25 %) et Gérald Tremblay (2 votes, 25 %).



Michel Arsenault, président de la FTQ 5 (62%)
Jean Charest, premier ministre du Québec 4 (50%)
Maurice Mom Boucher, chef des Hells Angels au Québec 3 (37%)
Gérald Tremblay, maire de Montréal 2 (25%)
Vito Rizzuto, fils du patriarche 2 (25%)
Gilles Vaillancourt, maire de Laval 1 (12%)
Tony Tomassi, ancien député libéral 1 (12%)
Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme 0 (0%)

mercredi 24 novembre 2010

Élections partielles dans Kamouraska-Témiscouata


Les élections lundi dans l'ancien comté de Claude Béchard risquent d'être très serrées. Un sondage CROP révèle que libéraux et péquistes sont au coude-à-coude avec respectivement 34 % et 32 % des intentions de vote, tandis que l'ADQ effectue une remontée avec 25 % du suffrage anticipé. Les trois partis se retrouvent donc presque dans le marge d'erreur. Ces chiffres peuvent en étonner plusieurs, y compris votre noble blogueur, mais ils s'expliquent par divers facteurs. L'impopularité du PLQ sur le plan national a un certain effet sur le vote, mais moins qu'on pourrait ne le penser.

En premier lieu, les libéraux surfent sur l'héritage de Claude Béchard, député très populaire dans ce comté. Certains électeurs voteront pour la libérale France Dionne pour honorer sa mémoire. Un peu comme lors des dernières élections générales, il n'est pas facile pour le PQ et l'ADQ de critiquer ses réalisations en tant que député. Ensuite, la candidate France Dionne est populaire dans la région. Elle a été députée de la circonscription de 1985 à 1997. Et on sait que les électeurs du Bas-Saint-Laurent en général votent pour le meilleur candidat à leurs yeux, pas tellement pour le parti ou leur idéologie.

Il ne faut pas oublier que le Parti libéral restera au pouvoir lors des deux prochaines années. Les libéraux ont récemment conclu une entente de gré à gré avec le consortium Alstom-Bombardier pour le renouvellement des wagons du métro de Montréal, et on sait que les retombées seront considérables à l'usine Bombardier de La Pocatière. L'instinct de survie influence aussi les votes en faveur du Parti libéral, car le comté est appelé à disparaître en vertu de la refonte de la carte électorale du Directeur général des élections, mais le gouvernement en place a suspendu les pouvoirs de Marcel Blanchet pour pouvoir tenir une élection partielle dans le comté. L'autre dossier régional qui retient l'attention est celui du droit de passage des motoneiges. Invités par l'Union des producteurs agricoles à protester contre les changements apportés à la Financière agricole, de nombreux cultivateurs bloqueront l'accès à leurs terres cet hiver, ce qui se répercutera sur l'industrie du tourisme liée à la motoneige. Ce litige ne peut être réglé que par le gouvernement en place.

Normalement, dans un comté francophone, le Parti québécois n'a pas de difficulté à récolter la grogne populaire du gouvernement libéral. Ça semble difficile dans Kamouraska-Témiscouata, même si le parti de Pauline Marois mène de 15 % sur le plan national. Ce sondage montre la faiblesse du Parti québécois. Même si le péquiste André Simard remporte le siège de justesse, la victoire n'aura pas été convaincante. Par contre, si le Parti libéral gagne, il pourra mieux respirer jusqu'à Noël et tenter de trouver une porte de sortie à Jean Charest ce printemps, et repartir sur de nouvelles bases avec un nouveau chef et un remaniement ministériel. Il ne faut pas oublier l'adéquiste Gérald Beaulieu, qui est en remontée et qui a des chances de se faufiler. En 2007, il avait perdu les élections aux mains de Claude Béchard par 752 votes. Il y a aussi Québec solidaire, qui a 6 % des intentions de vote avec Serge Proulx, et le Parti vert qui en a 3 % avec Frédéric Brophy.

Il faut toujours faire attention aux sondages, car en général, le taux de participation dans les élections partielles est peu élevé, souvent en bas de 50 %. Justement, voici une autre réalité qui avantage le Parti libéral, qui a une meilleure organisation et des électeurs plus mobilisés.

Une défaite péquiste serait catastrophique pour Pauline Marois, qui se rendrait de peine et de misère au congrès d'avril, où un vote de confiance l'attend de pied ferme. L'ADQ n'a pas grand-chose à perdre dans cette élection, et si elle obtient 20 % et plus, ce sera un résultat satisfaisant. Une victoire de Gérald Beaulieu donnerait des ailes à l'ADQ, qui pourrait mieux se préparer aux prochaines élections et redevenir un parti d'envergure. Une défaite libérale serait peu dommageable, comme le dit Vincent Marissal.

mardi 16 novembre 2010

Pétition réclamant la démission de Jean Charest


Personnellement, je ne la signerai pas, car je n'aime pas l'amalgame des raisons évoquées pour demander sa démission, mais je mets tout de même en ligne l'adresse de la pétition parrainée (pour utiliser des termes de circonstance!) par Amir Khadir. Libre à vous de la signer ou non. Il est à noter qu'à 1h56 dans la nuit du lundi au mardi, un total de 45 998 personnes avaient signé le formulaire sur le site de l'Assemblée nationale, en route pour fracasser le record de tous les temps!

Pendant ce temps, Jean Charest met en demeure Gérard Deltell, chef de l'ADQ, pour avoir fait un succulent jeu de mot sur la "famille" libérale. Oui, vous avez bien entendu, ce même Jean Charest qui a traité Stéphane Bédard de "tête de slinky", Mario Dumont de "girouette" et Elsie Lefebvre de "criss de chienne" à l'Assemblée nationale.

Cliquer ici.