mercredi 26 janvier 2011

Lucien Bouchard reprend du service


Après une décennie consacrée à la négociation, Lucien Bouchard retourne sous les feux de la rampe. Eh! non, ce n'est pas pour lancer un parti aux côtés de François Legault. Il succède plutôt à André Caillé à titre de président de l'Association pétrolière et gazière du Québec. Le défi est de taille. Il devra se servir de sa crédibilité pour rassurer la population sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste.

Cette nomination coupe l'herbe sous le pied de l'opposition péquiste, qui se sentira moins à l'aise pour critiquer le gouvernement libéral sur les gaz de schiste. Le PQ devrait normalement se rabattre sur les allégations de corruption en construction, un dossier gagnant politiquement, mais ce sera plus délicat avec la nouvelle présidente-directrice générale de la Commission de la construction du Québec, l'ancienne péquiste Diane Lemieux.

Pour en revenir aux gaz de schiste, la nomination de Lucien Bouchard donnera plus d'arguments au gouvernement libéral, qui rétorquait déjà aux questions répétées du Parti québécois que deux anciens ministres péquistes étaient en faveur de l'exploitation de la nouvelle ressource, soit André Boisclair et Jacques Brassard. Il est évident que les prises de position de Lucien Bouchard en faveur de la création de la richesse, avec la publication du manifeste Pour un Québec lucide, font de cette homme une bonne prise.

Par ailleurs, on constate que le gouvernement Charest se prépare de façon peu subtile à imposer un moratoire sur les gaz de schiste. Pierre Arcand a émis des doutes quant à son exploitation. Il faut dire que la population est de plus en plus craintive face à cette ressource peu connue.

Voir l'analyse de Vincent Marissal sur ces deux nominations.

mardi 18 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - National (1re partie)


Faits marquants de l'année 2010 / National (première partie)

5 - Le frère André

Le 17 octobre, le Frère André, né Alfred Bessette, est canonisé à Rome. C'est le premier saint né au Québec. On lui attribue de nombreuses guérisons miraculeuses. Il a fondé l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal. Sa mort le 6 janvier 1937 s'est répandue comme une traînée de poudre, et environ un million de fidèles se sont rendus lui rendre un dernier hommage. Lors de la cérémonie de canonisation, près 50 000 personnes se rendent au Stade olympique pour suivre le déroulement du sacrement.

4 - Le décès de Claude Béchard

À la suite d'une récidive d'un cancer du pancréas, le ministre Claude Béchard s'éteint le 7 septembre, à l'âge de 41 ans, près d'un mois après un important remaniement ministériel. Malgré son jeune âge, il a occupé des postes très importants, comme ceux de ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, de ministre responsable du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, de ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, de ministre des Ressources naturelles et de la Faune et enfin de ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.

Parmi ses réalisations, notons le plan de lutte à la pauvreté, le plan de lutte à la réduction des gaz à effet de serre, la politique de développement économique, la révision du régime forestier, le dossier des congés parentaux, la nouvelle politique agricole, la réfection de la route 185, la création du Parc national de Témiscouata et l'aréna de La Pocatière.

Un adversaire acerbe et avide de défis, il impressionnait par sa chaleur humaine et sa camaraderie lorsque les caméras de l'Assemblée nationale s'éteignaient. Il était vu par plusieurs comme un futur chef du Parti libéral.

3 - Les gaz de schiste

Au cours de l'automne, une nouvelle expression fait son apparition : les gaz de schiste. Le Québec se rend alors compte que des travaux de prospection ont lieu depuis deux ans à certains endroits, sans aucun débat public ni information gouvernementale. De nombreux intervenants demandent un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste, ce qui est refusé par le gouvernement libéral. Ce dernier tente de calmer le jeu en annonçant des audiences publiques du BAPE.

Des affrontements ont lieu sur la place publique. D'un côté, des environnementalistes craignent pour la contamination de la nappe phréatique en raison des produits chimiques servant à fracturer les roches, et de l'autre, des représentants de l'industrie assurent qu'il n'y a aucun risque et que les retombées économiques seront considérables pour les Québécois.

Moratoire ou pas, l'exploitation n'est pas pour demain. Si des gens sont craintifs, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'information sur le sujet, en raison de la nouveauté de la technique.

2 - La Commission Bastarache

En avril, Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice, allègue qu'il a eu des pressions de la part de collecteurs de fonds du PLQ pour nommer des juges. Outré, Jean Charest lui demande de s'expliquer, ce qu'il fait. Peu après, le premier ministre nie catégoriquement ses dires, puis met sur pied une commission. Juge et parti dans cette histoire, il écrit lui-même le mandat de la commission, nomme l'ancien juge Michel Bastarache, libéral notoire dont le cabinet reçoit de nombreux contrats gouvernementaux, puis se permet de commenter le contenu de la commission à l'extérieur des murs.

Lors des audiences, on assiste à des témoignages relativement crédibles de Marc Bellemare et de Jean Charest, avec des intervenants qui corroborent et d'autres qui nient les faits. Quelques révélations sont faites, comme celle du premier ministre qui affirme intervenir dans le processus de décision du ministre de la Justice, contrairement aux gouvernements précédents, libéraux et péquistes confondus. On en apprend plus sur les collecteurs de fonds Franco Fava et Charles Rondeau.

Le rapport de Michel Bastarache sera présenté le mercredi 19 janvier, mais on sait déjà que le commissaire ne blâmera personne.

1 - Les allégations de corruption

Dès le début de l'année, la pression s'accentue sur le gouvernement libéral pour qu'il tienne une commission d'enquête sur les allégations de corruption en construction. Après l'épisode des permis de garderie, qui se solde par le congédiement du ministre Tony Tomassi, les allégations fusent dans les firmes de génie-conseil et les firmes de publicité, toujours en lien avec le financement politique. Farouchement contre l'idée d'une enquête sur la construction depuis le début des allégations, la FTQ fait volte-face et en réclame une.

En plus, des allégations de corruption font leur apparition dans le monde municipal. Entre autres, les maires de Laval, de Mascouche, de Terrebonne et de Saint-Jérôme sont visés. La ville de Québec se retire de l'Union des municipalités, qu'elle juge corrompue.

Le fédéral est beaucoup plus actif que le provincial dans ce dossier. Vers la fin de l'année, des entreprises de Tony Accurso, important entrepreneur en construction, sont accusées de fraude fiscale par Revenu Canada. Lors d'une commission parlementaire à Ottawa, Paul Sauvé affirme que la FTQ est infiltrée par le crime organisé.

Le gouvernement Charest résiste aux demandes nourries de tenir une commission d'enquête sur la construction. Il adopte plutôt des mesures pour calmer le jeu, comme un projet de loi sur l'éthique et la création de l'Opération marteau et de l'Unité anticolluson au ministère des Transports. À ce jour, aucune arrestation n'a eu lieu.

La situation tendue ne devrait pas s'améliorer en 2011. On ne peut pas blâmer les journalistes et l'opposition de faire leur travail.

dimanche 16 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - National (2e partie)


Faits marquants de l'année 2010 / National (deuxième partie)

10 - Le registre des armes à feu

Après des semaines de jeux en coulisse, le registre canadien des armes à feu est sauvé. De tous les partis politiques, seul le NPD n'impose pas de ligne de parti. Jack Layton ne veut pas mettre certains de ses députés en milieu rural dans le pétrin. Les conservateurs votent en faveur de l'abolition du registre, tandis que les libéraux et les bloquistes s'y opposent.

Le registre des armes à feu, instauré par les libéraux, a coûté plus de deux milliards depuis son existence, alors qu'il devait coûter deux millions à l'origine. Louangé par certains policiers et des groupes féministes, décrié par les chasseurs et les libertariens, ce programme divise les députés urbains et les députés ruraux.

9 - Les sommets du G8 et du G20

Un autre fiasco financier, les sommets du G8 à Huntsville et du G20 à Toronto coûtent plus d'un milliard de dollars, en comprenant la sécurité, les clôtures et les réceptions. En plus, la conclusion n'est pas à la hauteur des attentes : les pays du G20 s'entendent sur la réduction de leurs déficits budgétaires tout en stimulant la reprise économique, ce qui demeure très vague.

De plus, les critiques fusent contre les policiers, qui procèdent à des arrestations arbitraires lors des manifestations à Toronto. En effet, le gouvernement ontarien a adopté un décret augmentant les pouvoirs des policiers durant le Sommet. De nombreuses poursuites judiciaires sont à prévoir.

8 - Le repositionnement de la droite

À la suite du départ de Mario Dumont de la direction de l'Action démocratique du Québec, on tente de lui trouver un successeur. Lors du dépouillement du vote électronique, Gilles Taillon l'emporte à l'arrachée sur Éric Caire. Or, Gilles Taillon, qui n'a pas de siège, ne se montre pas rassembleur, et Éric Caire quitte l'ADQ en compagnie de Marc Picard. Moins d'un mois après son élection, Gilles Taillon est forcé de démissionner, et Gérard Deltell est désigné chef du parti. Il doit reconstruire le parti en lambeaux.

Les problèmes vécus à l'ADQ donnent plus d'espace au discours à la droite du centre, et au cours de l'automne, le Réseau liberté Québec tient une rencontre de réseautage à Québec. Le mouvement de droite est essentiellement formé d'anciens adéquistes comme Éric Duhaime et Joanne Marcotte, qui ne tiennent pas à créer un parti politique. Parallèlement à l'émergence de ce mouvement, des rumeurs veulent que François Legault et Joseph Facal soient sur le point de lancer un mouvement ou un parti politique de centre-droit. On attend toujours des nouvelles.

Pendant ce temps, le chroniqueur politique Éric Duhaime gagne en popularité en pourchassant les syndicats et les autres acteurs de l'immobilisme québécois. Les débats étant autrefois occultés par la question nationale, on assiste à un changement de paradigme en opposant la droite à la gauche, comme dans toutes les sociétés démocratiques. L'année 2010 promet des débats houleux.

7 - L'arrestation de Russell Williams

À la surprise générale, le 7 février, le commandant de la base de Trenton Russell Williams est arrêté. On apprend que ce haut gradé des Forces armées canadiennes est un tueur et un violeur en série. Il est reconnu coupable d'homicides, d'effraction à domicile, de séquestration et d'agressions sexuelles sur des femmes. Il est condamné à la prison à vie le 21 octobre. Des photos de lui portant les sous-vêtements de ses victimes circulent sur Internet et provoquent la consternation. Sous le choc, les Forces armées canadiennes lui retirent ses décorations, et brûlent même son uniforme.

6 - Le déclin du clan Rizzuto

À de nombreuses reprises, des cocktails Molotov explosent dans des pizzerias et des cafés italiens de Montréal. Le modus operandi est sensiblement le même : aux petites heures du matin, la vitrine d'un établissement associé au clan Rizzuto est fracassée, puis un engin explosif est lancé à l'intérieur.

Puis, le 10 novembre, c'est le comble : Nicolo "Nick" RIzzuto, dit le patriarche, est assassiné dans sa résidence par un tireur d'élite. La boucle est bouclée pour le clan sicilien. Rappelons que son petit-fils Nicolo Jr. est abattu le 28 décembre 2009 et que son fils est en prison aux États-Unis. De plus, de nombreux lieutenants se sont fait enlever ou sont portés disparus.

dimanche 9 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - Sports


Faits marquants de l'année 2010 / Sports

5 - Le retour du Grand Prix du Canada

Après une année d'absence qui a fait mal au tourisme de Montréal, les Formules 1 reviennent dans la métropole. Les politiciens doivent négocier serré avec Bernie Ecclestone et allonger la monnaie pour le convaincre : 15 millions de dollars. Il faut dire qu'on estime les retombées économiques à 75 millions dans la région de Montréal, ce qui fait du Grand Prix l'événement sportif ayant la plus grande incidence touristique au Canada. C'est Lewis Hamilton qui remporte l'épreuve.

4 - Le Mondial

Pour la première fois de son histoire, la Coupe du monde de soccer se tient sur le continent africain, en Afrique du Sud. Après un départ chambranlant, la foule est au rendez-vous. Les joueurs doivent composer avec des éléments peu communs. La planète entière fait la connaissance du vuvuzela, une sorte de trompette tellement bruyante que les joueurs peinent à communiquer entre eux. De puis, puisque la compétition a lieu l'hiver, les joueurs doivent se réchauffer à leur façon et affronter parfois des températures frôlant le point de congélation. Le tournoi est remporté par l'Espagne.

3 - Le Canadien en demi-finale

Personne ne les voyait loin dans les séries, mais le Canadien se rend quand même en demi-finale. Le Tricolore réussit à battre les Capitals de Washington en reveant de l'arrière 3-1, puis les Penguins, champions de la Coupe Stanley de l'édition précédente! Les Québécois ne peuvent qu'admirer les prouesses de Jaroslav Halak, qui garde à de nombreuses reprises la Sainte-Flanelle dans le match. Le CH s'incline finalement contre les Flyers de Philadelphie en cinq matchs. Moins d'un mois plus tard, Jaroslav Halak est échangé aux Blues de Saint-Louis. Le gardien sera tout de même la personnalité la plus médiatisée de l'année 2010 au Québec, devant Jean Charest.

2 - Le retour des Nordiques

Au cours de l'année, les rumeurs deviennent de plus persistantes. Un groupe privé, Quebecor, serait intéressé par l'achat d'une concession de la Ligue nationale de hockey. Ils avaient d'ailleurs tenté d'acquérir les Canadiens de Montréal, mais les frères Molson ont eu le dernier mot. Le gouvernement provincial met en place Équipe Québec, avec en tête Claude Rousseau, afin d'évaluer les infrastructures sportives de Québec. Le maire de Québec, Régis Labeaume, va de l'avant et demande du financement du provincial et du fédéral pour la construction d'un amphithéâtre. Québec accepte, tandis qu'Ottawa se fait attendre. Parallèlement au retour des Nordiques, on songe à une candidature olympique à Québec. Le 2 octobre, la Marche bleue réunit plus de 50 000 personnes sur les Plaines d'Abraham. Le gouvernement Harper tarde à promettre de l'argent car d'autres villes canadiennes ont besoin de rénover ou de construire un amphithéâtre.

1 - Les Jeux olympiques de Vancouver

Malgré les difficultés en début de parcours (le manque de neige, le décès du lugeur géorgien et la controverse sur le bilinguisme lors de la cérémonie d'ouverture), les athlètes canadiens se reprennent en remportant 14 médailles d'or, un record pour un pays lors des jeux d'hiver, et 26 médailles en tout, arrivant en 3e position. Alexandre Bilodeau brise la glace en raflant l'or aux bosses. Joannie Rochette, pour sa part, remporte la médaille de bronze en patinage artistique, en dépit du fait que sa mère s'éteint subitement d'une crise cardiaque cinq jours avant son épreuve. Et pour clôturer les Jeux, le Canada remporte l'or au hockey masculin contre les États-Unis grâce à un but en prolongation de Sidney Crosby, le désormais célèbre "golden goal".

mardi 4 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - International (2e partie)


Sans plus tarder, voici les cinq événements les plus marquants de l'année dans le monde.


Faits marquants de l'année 2010 / International (deuxième partie)

5 - La situation économique précaire en Europe

Au cours de l'année, on voit poindre une crise de l'endettement dans certains pays européens. C'est la Grèce en premier lieu qui connaît des problèmes financiers majeurs. Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement socialiste révèle l'ampleur réelle du déficit du gouvernement. À partir de ce moment, le marché financier plonge. Le nouveau gouvernement présente un plan d'austérité, mais la situation inquiète toujours les investisseurs, en particulier la croissance économique et les taux d'intérêts.

La situation en Grèce a un effet domino sur d'autres pays de la zone euro. L'Irlande est grandement touchée par la crise de la dette, aggravée par une bulle immobilière, mais elle adopte des mesures de compression austères qui rassurent les investisseurs. Le Portugal, moins endetté que l'Italie et l'Espagne, est par la suite touché par les spéculations sur le marché, puis par la hausse des taux d'intérêts. L'Espagne est frappée elle aussi par une crise immobilière, puis par une un taux de chômage frôlant les 20 %. Peu après, l'Italie est touchée par le manque d'ouvriers qualifiés.

4 - Les inondations au Pakistan

Le 26 juillet, des inondations touchent le Pakistan. La catastrophe affecte 21 millions d'habitants, en plus de causer près de 2 000 décès et des dommages évalués à 43 milliards de dollars. La communauté internationale tarde à venir en aide au pays qui en a grandement besoin. En effet, quelques jours après la catastrophe naturelle, il y a encore des millions de sinistrés qui attendent de l'aide urgente.

3- Les mineurs chiliens

Le 5 août, 33 mineurs chiliens sont bloqués sous la terre par un éboulement. Après avoir constaté qu'ils sont toujours vivants, les autorités doivent construire un conduit pour les secourir. Quelques mois plus tard, l'épisode de leur sortie est suivie par de nombreux réseaux de télévision en direct. À leur sortie, ils signent un accord pour partager également tous les revenus de leur aventure.

2 - La marée noire

Le 20 avril, une plateforme pétrolière exploitée par BP explose dans le Golfe du Mexique. De 2 à 3 millions de litres de pétrole brut est ainsi déversé quotidiennement dans l'eau. Prise au dépourvu devant l'ampleur des dégâts et la complexité de la solution, BP met plus de trois mois avant de colmater la brèche, ce qui a eu pour effet de déverser environ 800 millions de litres de pétrole dans la mer.

Les conséquences de cette marée noire sont nombreuses. Tout d'abord, l'économie de la Louisiane est fortement touchée, principalement dans les secteur de la pêche et du tourisme. L'État considère que 600 espèces sont menacées. Il faudra 20 à 30 ans pour que l'écosystème reprenne le dessus. La crise coûtera environ 40 milliards de dollars à l'entreprise.

1 - Le séisme à Haïti

Le 20 janvier, un tremblement de terre de magnitude 7 s'abat sur Haïti. Son épicentre est situé à 25 Km de Port-au-Prince, la capitale du pays. La catastrophe naturelle touche aussi Jacmel et quelques localités des environs. Au début, les informations sortent au compte-goutte, en raison des communications coupées. Le bilan s'élève maintenant à 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris.

Les secours et l'aide internationale ne tardent pas, mais ils ont de la difficulté à atteindre Haïti, en raison de la tour de contrôle de l'aéroport qui est brisée, du port impraticable et de la désorganisation du gouvernement. En effet, de nombreux documents sont perdus, bon nombre d'employés de l'État sont décédés et une bonne partie du matériel ne fonctionne plus.

Les événements causent par la suite des problèmes évidents de santé et de sécurité. Le pays et la communauté internationale songent à la reconstruction, mais les défis sont de taille. Le 28 novembre, des élections controversées se tiennent. Un mois plus tard, le deuxième tour n'a toujours pas eu lieu.

samedi 1 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - International (1re partie)


J'imagine que je ne suis pas le premier à vous le souhaiter, mais au cas où... bonne année! Santé, prospérité, bonheur...

Trêve de discussion, je vous propose un palmarès des événements marquants de la politique en trois actes, international, national (Québec et Canada) et sportif. Je commence par la revue internationale, les autres articles seront publiés d'ici peu, le temps que vous le digériez. Entretemps, vous pouvez y aller de vos propres suggestions dans les commentaires.


Faits marquants de l'année 2010 / International (première partie)


10 - La succession de gouvernements minoritaires

C'est peut-être un hasard, mais le monde anglo-saxon tourne au minoritaire en 2010. Après le Canada, aux prises avec cette situation depuis 2004, les électeurs du Royaume-Uni se rendent aux urnes le 6 mai et choisissent un gouvernement minoritaire conservateur, dirigé par David Cameron, devant le travailliste et premier ministre sortant Gordon Brown. Peu de temps après, David Cameron obtient l'appui des libéraux-démocrates de Nick Clegg, et forme ainsi une coalition majoritaire.

Puis, on assiste à rien de moins qu'une égalité au scrutin du 21 août en Australie. En effet, les travaillistes de Julia Gillard et la coalition libérale-nationale de Tony Abbott se retrouvent nez-à-nez avec 72 sièges! Deux semaines plus tard, Gillard annonce qu'elle a obtenu l'appui de trois députés indépendants et d'un écologiste, ce qui lui donne la majorité absolue.

9 - Le volcan islandais

L'éruption du volcan Eyjafjallajökull en avril et en mai cloue les avions européens au sol pendant des semaines, à cause d'un énorme nuage de cendres qui rend le vol trop dangereux. Il s'agit de la plus grande interruption du trafic aérien depuis la Seconde Guerre mondiale, avec cinq millions de passagers coincés dans le monde. Le volcan cause aussi des maux de tête en raison de sa prononciation presque impossible.

8 - Le séisme au Chili

Dans la nuit du 26 au 27 février, un terrible séisme de magnitude 8,8 frappe le Chili, suivi de quelques répliques. Mince consolation, l'épicentre se situe dans l'Océan pacifique, mais à seulement 6 kilomètres de la côte ouest et à 115 kilomètres de Concepción. Le tremblement de terre cause 521 décès (officiellement) et environ deux millions de sinistrés. La présidente socialiste Michelle Bachelet, qui vient de perdre ses élections aux mains de Sebastian Piñera, doit coordonner les services d'urgence avant la passation des pouvoirs.

7 -Les élections de mi-mandat aux États-Unis

Le 2 novembre, à l'occasion des élections de mi-mandat, le parti démocrate de Barack Obama perd la majorité à la chambre des représentants. Semi-consolation, les démocrates conservent une courte majorité au Sénat. Le lendemain, le président des États-Unis fait preuve d'humilité en reconnaissant que les résultats "faisaient mal". Il promet de mieux écouter la population et de faire des compromis avec les républicains. Même si ces résultats n'ont rien d'exceptionnels, ils confirment l'importance du mouvement conservateur Tea Party au sein de la population américaine.

6 - Les fuites de Wikileaks

Fondé en 2006, le site Wikileaks vise à publiciser les fuites d'informations, tout en protégeant ses sources. Le site devient populaire dans le monde entier en avril lorsqu'il publie une vidéo de l'armée américaine montrant deux photographes de Reuters, tués par un hélicoptère Apache, lors du raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad. Puis, en juillet, WikiLeaks rend publics 91 000 documents militaires américains secrets sur la guerre en Afghanistan. En octobre, WikiLeaks met en ligne 391 832 documents secrets sur l'Irak, indiquant notamment que les troupes américaines auraient livré des milliers d'Irakiens à des prisons pratiquant la torture. Puis, en novembre, WIkileaks révèle 250 000 télégrammes de la diplomatie américaine. Enfin, en décembre, Wikileaks publie une liste américaine de sites industriels et d'infrastructures sensibles au terrorisme, puis des télégrammes d'ambassadeurs portant sur l'Algérie.

En raison des pressions fusant de toutes parts, Wikileaks demande le 4 décembre l'hébergement de sites miroirs, appel qui ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Quant au cofondateur et porte-parole du site, Julian Assange, il est accusé brièvement d'agression sexuelle le 21 août par la justice suédoise. Le 7 décembre, il est arrêté par la police britannique, puis est libéré le 16 décembre, mais il doit porter un bracelet électronique.