samedi 21 mai 2011

L'avenir du Bloc québécois


À la suite de sa maigre récolte de quatre sièges, le Bloc québécois doit faire un sérieux examen de conscience et songer à son avenir. Heureusement, rien ne presse, il dispose d'un mandat majoritaire pour y songer. Aucune option ne doit être écartée. Un récent sondage doit les encourager : l’appui à la cause souverainiste n’a pas diminué, il se situe autour de 43 pour cent. De plus, la vague orange ne traduit pas une dérive de l’électorat vers la gauche ou vers le fédéralisme.

Ce résultat difficile à digérer mettra en branle une vaste réflexion, qui, à l’image de ses militants, sera bruyante et compliquée. Des ténors souverainistes songent à renommer le Bloc le Parti québécois et à garder le même chef pour les deux partis politiques. Pour l’instant, Pierre Paquette a déjà manifesté son intérêt à succéder à Gilles Duceppe, mais c’est un peu rapide. Le Bloc québécois n'est plus reconnu à l'Assemblée nationale, ce qui diminuera les budgets de recherche et les questions.

jeudi 5 mai 2011

Analyse des élections fédérales


Je suis franchement surpris que le résultat des élections en étonne plusieurs, y compris des analystes politiques expérimentés. Bien plus que la déconfiture du Bloc québécois et du Parti libéral du Canada, ces élections confirment un réalignement de l'échiquier politique canadien, et j'oserais dire québécois.

Traditionnellement, dans la grande majorité des pays démocratiques, les principaux partis politiques se sont définis en fonction de l'axe gauche-droite, qu'elle soit économique ou morale. Or, le Canada, depuis les années Trudeau et Lévesque, se définissait plutôt en fonction de la position constitutionnelle du Québec, d'où la force du Bloc québécois.

Lundi, avec l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire et la formation du NPD comme opposition officielle, nous avons assisté à une polarisation droite-gauche. La chute du Parti libéral n'est pas étrangère à ce changement. Les principaux sièges arrachés par les conservateurs et les néodémocrates au profit des "partis constitutionnels" l'ont été au Québec et en Ontario, les deux provinces les plus sensibles à cette question.

Il reste maintenant à voir si ce bouleversement se répercutera à Québec. Si oui, l'Assemblée nationale pourrait accueillir des députés de Québec solidaire et de l'ADQ en plus grand nombre qu'actuellement. François Legault doit frétiller à cette idée.

mardi 3 mai 2011

Résultat des élections fédérales


Stephen Harper obtient un gouvernement majoritaire. Jack Layton devient chef de l'opposition pour la première fois de l'histoire du NPD. Le Parti libéral s'effondre. Gilles Duceppe démissionne de son poste de chef du Bloc québécois, qui est pratiquement rayé de la carte. Elizabeth May devient la première députée du Parti vert.

Cette élection laisse entrevoir un bouleversement du spectre politique. L'opposition traditionnelle souverainiste-fédéraliste (Bloc québécois-Parti libéral) devient maintenant une opposition droite-gauche (Parti conservateur-NPD).

Il n'y a pas beaucoup de changement dans l'Ouest canadien, ni dans les Maritimes. La plupart des gains ont été obtenus en Ontario et au Québec. D'une part, la division du vote de gauche en Ontario a donné aux conservateurs le nombre de députés nécessaires à un gouvernement majoritaire. D'autre part, la vague orange au Québec a permis à Jack Layton de devenir le chef de l'opposition.

Il reste à voir ce qu'il arrivera avec le Parti libéral et le Bloc québécois. Les deux chefs n'ont pas été élus dans leurs circonscriptions. Avec un gouvernement majoritaire, ils auront le temps de songer à leur avenir. La tentation sera forte de relancer le débat sur une fusion de la gauche, mais le Parti libéral n'a plus le gros bout du bâton.

Est-ce que ces résultats annoncent l'avenir de la politique à Québec? Assisterons-nous aussi à un repositionnement de l'échiquier politique? Est-ce que l'opposition sur la Constitution cèdera le pas à celle sur le débat gauche-droite, donc entre une opposition entre l'ADQ et Québec solidaire? Il est encore trop tôt pour se prononcer.