mardi 18 janvier 2011

Faits marquants en politique 2010 - National (1re partie)


Faits marquants de l'année 2010 / National (première partie)

5 - Le frère André

Le 17 octobre, le Frère André, né Alfred Bessette, est canonisé à Rome. C'est le premier saint né au Québec. On lui attribue de nombreuses guérisons miraculeuses. Il a fondé l'Oratoire Saint-Joseph à Montréal. Sa mort le 6 janvier 1937 s'est répandue comme une traînée de poudre, et environ un million de fidèles se sont rendus lui rendre un dernier hommage. Lors de la cérémonie de canonisation, près 50 000 personnes se rendent au Stade olympique pour suivre le déroulement du sacrement.

4 - Le décès de Claude Béchard

À la suite d'une récidive d'un cancer du pancréas, le ministre Claude Béchard s'éteint le 7 septembre, à l'âge de 41 ans, près d'un mois après un important remaniement ministériel. Malgré son jeune âge, il a occupé des postes très importants, comme ceux de ministre de l'Emploi, de la Solidarité sociale et de la Famille, de ministre responsable du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, de ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, de ministre des Ressources naturelles et de la Faune et enfin de ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.

Parmi ses réalisations, notons le plan de lutte à la pauvreté, le plan de lutte à la réduction des gaz à effet de serre, la politique de développement économique, la révision du régime forestier, le dossier des congés parentaux, la nouvelle politique agricole, la réfection de la route 185, la création du Parc national de Témiscouata et l'aréna de La Pocatière.

Un adversaire acerbe et avide de défis, il impressionnait par sa chaleur humaine et sa camaraderie lorsque les caméras de l'Assemblée nationale s'éteignaient. Il était vu par plusieurs comme un futur chef du Parti libéral.

3 - Les gaz de schiste

Au cours de l'automne, une nouvelle expression fait son apparition : les gaz de schiste. Le Québec se rend alors compte que des travaux de prospection ont lieu depuis deux ans à certains endroits, sans aucun débat public ni information gouvernementale. De nombreux intervenants demandent un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste, ce qui est refusé par le gouvernement libéral. Ce dernier tente de calmer le jeu en annonçant des audiences publiques du BAPE.

Des affrontements ont lieu sur la place publique. D'un côté, des environnementalistes craignent pour la contamination de la nappe phréatique en raison des produits chimiques servant à fracturer les roches, et de l'autre, des représentants de l'industrie assurent qu'il n'y a aucun risque et que les retombées économiques seront considérables pour les Québécois.

Moratoire ou pas, l'exploitation n'est pas pour demain. Si des gens sont craintifs, c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'information sur le sujet, en raison de la nouveauté de la technique.

2 - La Commission Bastarache

En avril, Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice, allègue qu'il a eu des pressions de la part de collecteurs de fonds du PLQ pour nommer des juges. Outré, Jean Charest lui demande de s'expliquer, ce qu'il fait. Peu après, le premier ministre nie catégoriquement ses dires, puis met sur pied une commission. Juge et parti dans cette histoire, il écrit lui-même le mandat de la commission, nomme l'ancien juge Michel Bastarache, libéral notoire dont le cabinet reçoit de nombreux contrats gouvernementaux, puis se permet de commenter le contenu de la commission à l'extérieur des murs.

Lors des audiences, on assiste à des témoignages relativement crédibles de Marc Bellemare et de Jean Charest, avec des intervenants qui corroborent et d'autres qui nient les faits. Quelques révélations sont faites, comme celle du premier ministre qui affirme intervenir dans le processus de décision du ministre de la Justice, contrairement aux gouvernements précédents, libéraux et péquistes confondus. On en apprend plus sur les collecteurs de fonds Franco Fava et Charles Rondeau.

Le rapport de Michel Bastarache sera présenté le mercredi 19 janvier, mais on sait déjà que le commissaire ne blâmera personne.

1 - Les allégations de corruption

Dès le début de l'année, la pression s'accentue sur le gouvernement libéral pour qu'il tienne une commission d'enquête sur les allégations de corruption en construction. Après l'épisode des permis de garderie, qui se solde par le congédiement du ministre Tony Tomassi, les allégations fusent dans les firmes de génie-conseil et les firmes de publicité, toujours en lien avec le financement politique. Farouchement contre l'idée d'une enquête sur la construction depuis le début des allégations, la FTQ fait volte-face et en réclame une.

En plus, des allégations de corruption font leur apparition dans le monde municipal. Entre autres, les maires de Laval, de Mascouche, de Terrebonne et de Saint-Jérôme sont visés. La ville de Québec se retire de l'Union des municipalités, qu'elle juge corrompue.

Le fédéral est beaucoup plus actif que le provincial dans ce dossier. Vers la fin de l'année, des entreprises de Tony Accurso, important entrepreneur en construction, sont accusées de fraude fiscale par Revenu Canada. Lors d'une commission parlementaire à Ottawa, Paul Sauvé affirme que la FTQ est infiltrée par le crime organisé.

Le gouvernement Charest résiste aux demandes nourries de tenir une commission d'enquête sur la construction. Il adopte plutôt des mesures pour calmer le jeu, comme un projet de loi sur l'éthique et la création de l'Opération marteau et de l'Unité anticolluson au ministère des Transports. À ce jour, aucune arrestation n'a eu lieu.

La situation tendue ne devrait pas s'améliorer en 2011. On ne peut pas blâmer les journalistes et l'opposition de faire leur travail.

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