dimanche 8 janvier 2012

Des élections provinciales ce printemps?


Les signes ne mentent pas, Jean Charest sera de la prochaine élection. La promotion de son Plan Nord, l'annonce de la hausse du salaire minimum et ses critiques virulentes envers la Coalition avenir Québec de François Legault vont dans le même sens. Or, même si les libéraux traînent de la patte dans les sondages, il ne faut pas les tenir pour morts. Ils ont plus d'un tour dans leur sac. Mais surtout, c'est eux qui décident du moment du déclenchement des élections, ce qui leur donne un avantage marqué. On pourrait se plaindre pendant des heures du principe plus ou moins démocratique de l'exercice, mais malheureusement, ça ne changera pas la réalité, du moins pour le moment.

Jean Charest a donc en tête deux scénarios en vue des élections, qui comportent à la fois des avantages et des désavantages. Il est difficile de déterminer pour l'instant son choix avec certitude.

Élections au printemps?

En prenant de court la Coalition avenir Québec, encore peu organisée et aux prises avec de la grogne dans les rangs de la possible ex-ADQ, Jean Charest s'assure d'avoir un avantage. De plus, il ne donne pas le temps au PQ d'aller chercher Gilles Duceppe, probable successeur de Pauline Marois. Il ne faut pas non plus perdre de vue la Commission Charbonneau sur la construction, qui n'aura toujours pas commencé ses travaux, ou qui en sera encore à ses premiers balbutiements.

Par contre, si les sondages demeurent très favorables à la troupe de François Legault, c'est-à-dire autour de 40 %, Jean Charest ne sera pas tenté de se jeter dans la gueule du loup. Il pourrait attendre à l'automne, peut-être même au printemps prochain, s'il voit que la CAQ jouit toujours de la faveur populaire.

Et que dire de l'automne?

Le premier ministre déclenchera des élections à l'automne s'il sent ou espère que la CAQ s'essoufle, ou si Pauline Marois quitte le navire péquiste pour se consacrer à ses terres charlevoisiennes. Quant à la commission sur la construction, elle n'aura pas fait tellement de dégâts, car elle doit s'organiser, filtrer les témoins, écouter des témoignages en huit clos, puis viendra le temps du spectacle en public, qui pourrait n'être qu'à la fin de 2012, voire au début de 2013. Les conclusions, quant à elles, ne viendront que bien plus tard, peut-être même à la mi-mandat du prochain gouvernement. Autant dire que Jean Charest n'est pas trop pressé.

En outre, le "grand bâtisseur" a besoin d'une session parlementaire pour démolir François Legault, comme il l'a fait avec succès dans les cas d'André Boisclair, de Mario Dumont et de Pauline Marois. Il aura certes l'avantage de pouvoir dénigrer le chef de l'opposition officielle virtuel à chaque question, ce dernier n'ayant pas une grosse équipe à l'Assemblée nationale, ni de budget de recherche intéressant. Même si la Coalition ratisse large en zieutant des ténors fédéralistes, elle ne compte pour l'instant que des candidats et députés péquistes et adéquistes, ce qui facilitera le travail de Jean Charest.

Je penche donc plus pour des élections à la fin de la présente année, sauf évidemment si la Coalition avenir Québec plonge, ou si Pauline Marois quitte la vie politique.

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