En fin de semaine, les sommets du G8 et du G20 avaient conjointement lieu à Huntsville et à Toronto. Afin de mieux comprendre les enjeux de ces rencontres avec les chefs d'États et de gouvernements des pays les plus riches du monde, je vous propose un peu d'histoire.
Tout a commencé en 1975, avec la formation du G6, qui comprenait les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. Le Canada y a été intégré l'année suivante à la faveur de ses liens privilégiés avec l'oncle Sam. Les pays du G7 se sont rencontrés régulièrement pour discuter d'économie et d'enjeux touchant les pays. Puis, en 1998, la Russie a été intégrée aux autres, et le G8 était créé.
Le Sommet du G20 a été implanté par Paul Martin lorsqu'il était ministre des Finances du Canada. Même si les politiciens ne le diront pas, la tendance au cours des prochaines années ira vers le G20. Il est maintenant difficile de ne pas tenir compte des pays émergents comme le Brésil et l'Inde dans les stratégies économiques. Malheureusement, tout changement comporte des points négatifs : il est difficile d'en arriver à un consensus lorsqu'il y a 20 pays.
En fait, même un consensus entre 8 pays est périlleux! BIen que le contenu des communiqués soit plutôt général, voire banal, tous ceux qui ont participé à cette rencontre s'accordent pour dire que c'est crucial, ne serait-ce que pour le contact humain entre les chefs d'États. Une bonne relation peut faire débloquer les choses lorsqu'un épineux dossier divise deux pays.
Lors des derniers sommets conjoints, les pays ne se sont pas vraiment entendus de façon claire sur les mesures économiques, car ils sont frappés par des réalités différentes. Par exemple, le Canada est déjà sorti de la récession depuis quelque temps, et il a un système bancaire qui fait l'envie du monde entier. Stephen Harper ne voit donc pas l'utilité d'endetter le pays pour relancer l'économie, contrairement aux États-Unis qui sont toujours menacés par la possibilité d'une deuxième crise économique, voire d'une dépression. La situation est totalement différente avec l'Europe, qui est affectée par les dettes de pays en quasi-faillite comme la Grèce et l'Espagne.
Toutes les discussions se font en vase clos, ce qui donne de l'eau au moulin aux manifestants néo-marxistes qui voient dans ces réunions des complots capitalistes afin d'exploiter davantage les pauvres. De plus, puisque les médias n'ont pas accès aux discussions, ils se rabattent sur les manifestations, ce qui donne une grandeur disproportionnée à ce qui se passe à l'extérieur des rencontres.
Le maire de Toronto craignait des dommages lorsque l'endroit des sommets a été annoncé par Stephen Harper. Il n'avait pas tort! Il faudra penser à un endroit difficile d'accès pour les prochaines réunions, soit tout le contraire du centre-ville de Toronto!
De nombreux journalistes le rapportaient lors des événements, une bonne proportion des manifestants était francophone ou québécoise, malgré la tenue de l'événement en Ontario. J'ai mon explication : il est toujours plus facile de trouver des fonds au Québec qu'ailleurs au Canada pour financer des manifestations anticapitalistes (lire communistes). De nombreux syndicats prennent une partie des cotisations des travailleurs pour payer des autobus qui se rendent à ce genre d'événements. Par exemple, la Convergence des luttes anticapitalistes 2010, la CLAC, était de la partie.
J'ose espérer que la majorité des manifestants étaient animés par une bonne foi. Malheureusement, dans ce genre d'événement, l'effet d'entraînement est bien réel, et il y a toujours des groupuscules qui se greffent aux autres pour "foutre la merde". Mals la perception des manifestants dans la population demeure négative. À preuve, 66 % des Canadiens estiment que l'intervention policière était justifiée. Pourtant, de nombreuses arrestations se sont déroulées de façon arbitraire et sans le respect des droits fondamentaux.
Toronto doit donc se remettre de son lendemain de veille : ramasser le verre des vitrines cassées, trouver quoi faire avec les manifestants arrêtés (les accuser ou non, par exemple), et s'arranger avec les commerçants qui ont perdu de l'argent. Le maire a d'ailleurs demandé une aide du gouvernement Harper.
Et en ce qui concerne le gouvernement Harper, même s'il a réussi à montrer un certain leadership en promettant de l'argent pour la santé maternelle et infantile dans les pays défavorisés, il se retrouve avec les critiques de l'opposition pour les coûts incroyablement élevés en sécurité, et avec des critiques des organismes de défenses des droits des personnes pour les arrestations. De plus, le communiqué final n'apporte rien de précis ni de contraignant, ce qui fait douter de la pertinence de la tenue de cet événement.
mardi 29 juin 2010
mercredi 23 juin 2010
Bonne Saint-Jean à tous!
Un petit mot pour souhaiter à tous les Québécois et à toutes les Québécoises, peu importe l'origine, une bonne Saint-Jean-Baptiste. Je pense que tous les peuples ont besoin d'une fête nationale afin de célébrer ce qu'ils sont, ce qu'ils étaient et ce qu'ils seront.
À mes yeux, la Saint-Jean, c'est bien plus que la fête des Québécois. C'est un moment privilégié où tous les Québécois s'entendent bien, festoient, dansent, se parlent et se respectent. Un peu comme les matchs du Canadien, lorsque viennent les célébrations sur les Plaines d'Abraham ou ailleurs, il n'y a plus de pauvres, plus de riches, plus de conflits, plus d'homophobie ou de racisme. Les Québécois sont accueillants et ouverts à tous.
Je vous laisse sur une réflexion politique en lien avec la Fête nationale.
Je trouve que malheureusement, la fête nationale donne souvent lieu à de la partisanerie. Les souverainistes veulent plus de drapeaux du Québec et plus d'argent investit dans la fête, tandis les fédéralistes trouvent que ça coûte cher et dénoncent l'accent souverainiste de la fête.
Évidemment, il est difficile d'éviter le caractère nationaliste de la fête, car ce sont des artistes francophones qui se produisent en spectacles. De plus, les manifestations des différents organismes patriotiques sont tout à fait légitimes. Une seule chose m'agace : depuis 1984, la Fête nationale est organisée par le Mouvement national des Québécoises et des Québécois, dont fait partie la Société Saint-Jean-Baptiste, organisme indépendantiste et voué à la défense du français.
Je propose de confier l'organisation de la fête à un organisme neutre, ni fédéraliste, ni souverainiste. D'ailleurs, les organisateurs ont toujours de la difficulté à trouver des commanditaires chez les gens d'affaires, sauf le Mouvement Desjardins, car ils ne veulent pas s'associer à une fête souverainiste.
Je pense que le Québec est prêt pour ce changement.
Trève de discussions, profitez donc tous de cette fête, qui marque le début de l'été et des vacances pour certains!
À mes yeux, la Saint-Jean, c'est bien plus que la fête des Québécois. C'est un moment privilégié où tous les Québécois s'entendent bien, festoient, dansent, se parlent et se respectent. Un peu comme les matchs du Canadien, lorsque viennent les célébrations sur les Plaines d'Abraham ou ailleurs, il n'y a plus de pauvres, plus de riches, plus de conflits, plus d'homophobie ou de racisme. Les Québécois sont accueillants et ouverts à tous.
Je vous laisse sur une réflexion politique en lien avec la Fête nationale.
Je trouve que malheureusement, la fête nationale donne souvent lieu à de la partisanerie. Les souverainistes veulent plus de drapeaux du Québec et plus d'argent investit dans la fête, tandis les fédéralistes trouvent que ça coûte cher et dénoncent l'accent souverainiste de la fête.
Évidemment, il est difficile d'éviter le caractère nationaliste de la fête, car ce sont des artistes francophones qui se produisent en spectacles. De plus, les manifestations des différents organismes patriotiques sont tout à fait légitimes. Une seule chose m'agace : depuis 1984, la Fête nationale est organisée par le Mouvement national des Québécoises et des Québécois, dont fait partie la Société Saint-Jean-Baptiste, organisme indépendantiste et voué à la défense du français.
Je propose de confier l'organisation de la fête à un organisme neutre, ni fédéraliste, ni souverainiste. D'ailleurs, les organisateurs ont toujours de la difficulté à trouver des commanditaires chez les gens d'affaires, sauf le Mouvement Desjardins, car ils ne veulent pas s'associer à une fête souverainiste.
Je pense que le Québec est prêt pour ce changement.
Trève de discussions, profitez donc tous de cette fête, qui marque le début de l'été et des vacances pour certains!
jeudi 17 juin 2010
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la Commission Bastarache
Si vous n'avez jamais entendu parler de la Commission Bastarache, je ne vous en tiendrai pas rigueur! En résumé, sachez qu'elle vise à faire la lumière sur le processus de nomination des juges au Québec. Elle a été annoncée par le gouvernement Charest dans la foulée de l'affaire Bellemare. En politique, il y a parfois de ces commissions douteuses qui ne visent qu'à sortir du pétrin le gouvernement en place.
Je vous replace en contexte. Alors que le gouvernement libéral était attaqué de toutes parts par des allégations de collusion et de corruption dans l'octroi de contrats gouvernementaux, dans l'industrie de la construction et dans l'octroi de permis de garderies, généralement en lien avec des cas de financement douteux du PLQ, Marc Bellemare, ex-ministre de la Justice, a ouvert une boîte de Pandore en affirmant qu'il avait reçu de la pression de collecteurs de fonds du Parti libéral lors de la nomination de deux juges en particulier. En effet, le ministre de la Justice doit choisir les nouveaux juges à partir d'une liste élaborée par un comité, et la décision est par la suite entérinée par le Conseil des ministres. Mais surtout, il a affirmé qu'il en avait informé Jean Charest personnellement, et que ce dernier lui avait fait comprendre que c'était la façon de faire.
Agissant avec célérité, ce qui contraste avec les autres allégations de corruption, le citoyen Jean Charest a décidé de le poursuivre au civil pour ses allégations, et d'annoncer la tenue de la commission. Mais voilà que tout a mal commencé pour la commission, car deux dirigeants ont dû démissionner avant le début des travaux, dont Pierre Cimon, qui a fait un don politique au PLQ.
Selon un vieux principe, il n'y a pas que la justice, il y a aussi l'apparence de justice. Et dans ce cas, l'apparence n'est pas évidente! Comme l'affirme Marc Bellemare, il y a 22 500 avocats au Québec, et il fallait que Jean Charest choisisse Michel Bastarache, qui est affilié au bureau d'avocat Heenan Blaikie, qui a reçu plus de deux millions de dollars en contrats gouvernementaux en 2008 et qui comprend près de 100 avocats qui ont contribué au PLQ en 2008. Même si Monsieur Bastarache a eu une carrière relativement respectable en tant que juge à la Cour suprême, il ne peut mordre la main qui le nourrit en affirmant que Jean Charest a menti. Il y a d'autres faits troublants, mais je crois en avoir assez dit.
L'opposition n'est visiblement par satisfaite de la commission. Dès l'ouverture des travaux, le juge Bastarache a refusé le statut de participant et d'intervenant à l'opposition officielle, le Parti québécois. De plus, le juge a affirmé qu'il n'avait pas la possibilité d'élargir le mandat de la commission, écrit par l'entourage de Jean Charest. L'ADQ et le PQ demandent la suspension de la commission. L'ADQ propose la tenue d'une commission parlementaire, qui permettrait de vider la question tout en ne coûtant pas des millions aux cochons payeurs de taxes. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Je peux déjà écrire la conclusion de la commission. Mais Je vous laisse le soin d'y penser, et on s'en reparle cet automne!
Je vous replace en contexte. Alors que le gouvernement libéral était attaqué de toutes parts par des allégations de collusion et de corruption dans l'octroi de contrats gouvernementaux, dans l'industrie de la construction et dans l'octroi de permis de garderies, généralement en lien avec des cas de financement douteux du PLQ, Marc Bellemare, ex-ministre de la Justice, a ouvert une boîte de Pandore en affirmant qu'il avait reçu de la pression de collecteurs de fonds du Parti libéral lors de la nomination de deux juges en particulier. En effet, le ministre de la Justice doit choisir les nouveaux juges à partir d'une liste élaborée par un comité, et la décision est par la suite entérinée par le Conseil des ministres. Mais surtout, il a affirmé qu'il en avait informé Jean Charest personnellement, et que ce dernier lui avait fait comprendre que c'était la façon de faire.
Agissant avec célérité, ce qui contraste avec les autres allégations de corruption, le citoyen Jean Charest a décidé de le poursuivre au civil pour ses allégations, et d'annoncer la tenue de la commission. Mais voilà que tout a mal commencé pour la commission, car deux dirigeants ont dû démissionner avant le début des travaux, dont Pierre Cimon, qui a fait un don politique au PLQ.
Selon un vieux principe, il n'y a pas que la justice, il y a aussi l'apparence de justice. Et dans ce cas, l'apparence n'est pas évidente! Comme l'affirme Marc Bellemare, il y a 22 500 avocats au Québec, et il fallait que Jean Charest choisisse Michel Bastarache, qui est affilié au bureau d'avocat Heenan Blaikie, qui a reçu plus de deux millions de dollars en contrats gouvernementaux en 2008 et qui comprend près de 100 avocats qui ont contribué au PLQ en 2008. Même si Monsieur Bastarache a eu une carrière relativement respectable en tant que juge à la Cour suprême, il ne peut mordre la main qui le nourrit en affirmant que Jean Charest a menti. Il y a d'autres faits troublants, mais je crois en avoir assez dit.
L'opposition n'est visiblement par satisfaite de la commission. Dès l'ouverture des travaux, le juge Bastarache a refusé le statut de participant et d'intervenant à l'opposition officielle, le Parti québécois. De plus, le juge a affirmé qu'il n'avait pas la possibilité d'élargir le mandat de la commission, écrit par l'entourage de Jean Charest. L'ADQ et le PQ demandent la suspension de la commission. L'ADQ propose la tenue d'une commission parlementaire, qui permettrait de vider la question tout en ne coûtant pas des millions aux cochons payeurs de taxes. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?
Je peux déjà écrire la conclusion de la commission. Mais Je vous laisse le soin d'y penser, et on s'en reparle cet automne!
mercredi 16 juin 2010
Quebecor : une nouvelle chaîne de droite?
Grosse nouvelle dans le monde des médias : Quebecor annonce une nouvelle chaîne d'information continue en anglais. Le CRTC n'a toujours pas autorisé la station, mais Pierre-Karl Péladeau précise que Sun TV News pourrait être en ondes dès janvier 2011. Il a déjà embauché un ancien conseiller politique de Stephen Harper, Kory Teneycke.
Il n'en fallait pas plus pour que la plupart des journalistes, en particulier ceux de Radio-Canada, sautent sur l'occasion pour dénoncer la possible tendance de droite de la prochaine chaîne. En effet, il est très possible que tel soit le cas, mais les gens démocratiques devraient se réjouir d'une augmentation de l'offre d'information, qu'elle soit de gauche ou de droite. Évidemment, les journalistes de Radio-Canada ne peuvent pas concevoir que des journalistes sérieux prennent un angle de droite pour traiter les nouvelles, car toute rigueur intellectuelle mène à un traitement de gauche, pensent-ils.
Les journalistes élitistes ont souvent la manie de penser qu'ils ont la capacité d'offrir un point de vue et un traitement des nouvelles de façon totalement neutre, ce qui est impensable. Personne n'est neutre dans la vie, il n'y a que l'honnêteté intellectuelle!
Malheureusement, la vision du journalisme de Radio-Canada est dépassée, même si je tiens à ce qu'elle demeure pour la diversité de l'opinion. Il y a de nombreuses décennies, les gens n'avaient pas autant de moyens d'information que maintenant, et il fallait donc se fier sur une élite qui traitait les nouvelles à sa guise et la refilait à ceux qui savaient lire.
Maintenant, les nouvelles voyagent à une vitesse éclair, et les moyens de se cultiver sur l'actualité sont nombreux, efficaces et peu coûteux. On n'a qu'à penser à Internet, la télévision, les journaux, les magazines, etc. C'est ce qu'on appelle la démocratisation du savoir. Il y a tellement d'endroits différents où les gens peuvent s'informer qu'il est normal qu'ils en veulent plus, qu'ils veulent de l'opinion et de l'analyse.
Il faut arrêter de penser qu'une seule station peut offrir un point de vue neutre de l'information. Au contraire, il faut miser sur le plus de réseaux différents d'information, même si certaines ont clairement une idéologie dominante, et de la diversité des points de vue jaillira une population plus informée et plus apte à suivre l'actualité et le débat politique.
Il n'en fallait pas plus pour que la plupart des journalistes, en particulier ceux de Radio-Canada, sautent sur l'occasion pour dénoncer la possible tendance de droite de la prochaine chaîne. En effet, il est très possible que tel soit le cas, mais les gens démocratiques devraient se réjouir d'une augmentation de l'offre d'information, qu'elle soit de gauche ou de droite. Évidemment, les journalistes de Radio-Canada ne peuvent pas concevoir que des journalistes sérieux prennent un angle de droite pour traiter les nouvelles, car toute rigueur intellectuelle mène à un traitement de gauche, pensent-ils.
Les journalistes élitistes ont souvent la manie de penser qu'ils ont la capacité d'offrir un point de vue et un traitement des nouvelles de façon totalement neutre, ce qui est impensable. Personne n'est neutre dans la vie, il n'y a que l'honnêteté intellectuelle!
Malheureusement, la vision du journalisme de Radio-Canada est dépassée, même si je tiens à ce qu'elle demeure pour la diversité de l'opinion. Il y a de nombreuses décennies, les gens n'avaient pas autant de moyens d'information que maintenant, et il fallait donc se fier sur une élite qui traitait les nouvelles à sa guise et la refilait à ceux qui savaient lire.
Maintenant, les nouvelles voyagent à une vitesse éclair, et les moyens de se cultiver sur l'actualité sont nombreux, efficaces et peu coûteux. On n'a qu'à penser à Internet, la télévision, les journaux, les magazines, etc. C'est ce qu'on appelle la démocratisation du savoir. Il y a tellement d'endroits différents où les gens peuvent s'informer qu'il est normal qu'ils en veulent plus, qu'ils veulent de l'opinion et de l'analyse.
Il faut arrêter de penser qu'une seule station peut offrir un point de vue neutre de l'information. Au contraire, il faut miser sur le plus de réseaux différents d'information, même si certaines ont clairement une idéologie dominante, et de la diversité des points de vue jaillira une population plus informée et plus apte à suivre l'actualité et le débat politique.
jeudi 10 juin 2010
L'échiquier politique du Québec
Les partis politiques occupent un espace idéologique qu'on nomme l'échiquier politique. En Occident, les partis occupent généralement un axe allant de la gauche à la droite. En général, le spectre politique est composé de deux axes, l'axe économique (plus ou moins d'interventionnisme de l'État) et l'axe social (plus ou moins de libertés individuelles, comme l'avortement, l'euthanasie et la peine de mort). Par exemple, le Parti républicain aux États-Unis se situe à droite sur les deux axes, tandis que le Nouveau parti démocratique au Canada se situe à gauche sur les deux axes.
Il est à noter que la droite sociale tend à disparaître dans un certain nombre de sociétés démocratiques et développées. Ce qui la représente est la peine de mort, les restrictions sur l'avortement, la libre circulation des armes à feux, l'omniprésence de la religion, etc. Au Canada, il y a des traces de la droite sociale au sein du Parti conservateur, qui comprend quelques militants pro-vie parmi les députés, tandis qu'au Québec, il n'y a pas vraiment de parti qui l'incarne, du moins ouvertement.
À cause de la situation particulière du Québec au sein du Canada, le principal axe qui a déterminé les débats politiques au Québec depuis les années 70 est la constitution (souveraineté versus fédéralisme). Mais à partir de la fin des années 90, avec l'émergence de l'ADQ et quelques années plus tard de Québec Solidaire, le débat gauche-droite s'est animé. Par exemple, Jean Charest s'est fait élire en promettant une réingénierie de l'État en 2003 et un accès accru à la sous-traitance, des thématiques appartenant typiquement à la droite. Même le PQ, un parti traditionnellement social-démocrate, a connu ce débat il y a quelques années avec les Lucides, groupe formé notamment par les anciens péquistes Lucien Bouchard et Joseph Facal.
Récemment, le PQ a évincé son club politique d'extrême-gauche le SPQ-Libre (Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre). De plus, Pauline Marois a lancé dans son dernier colloque un chantier sur la modernisation de la sociale-démocratie, la création de richesse et l'économie, des thématiques encore une fois relevant de la droite, mais elle a essuyé une rebuffade de ses militants et même de ses députés.
Avec la possible disparition de l'ADQ, le PLQ et le PQ sont donc tentés de "redroitiser" leurs discours, mais le PQ est confronté par la montée de Québec solidaire, vrai parti de gauche, et le PLQ semble plutôt à l'aise dans l'immobilisme et l'inaction. En fait, la droite et la gauche sont divisés au Québec, principalement à cause de l'axe souverainisme-fédéralisme, qui occupe une grande place dans les médias et le débat public.
Résultat : les Québécois auront probablement le choix aux prochaines élections entre le PLQ, un parti aux prises avec des allégations de corruption et un parti qui incarne l'inaction, et entre le PQ, un parti qui doit évoquer régulièrement le spectre d'un référendum pour ne pas perdre sa base militante, et qui incarne le modèle québécois bureaucratique inefficace.
Les forces de l'immobilisme sont donc multiples au Québec : en plus de l'axe souverainisme-fédéralisme qui divise la gauche et la droite, il y a les syndicats, les groupes communautaires et environnementalistes et les corporations comme le patronat et les ordres professionnels. Tous n'ont aucun avantage à une réforme en profondeur de l'État québécois et à une baisse de la taxation, car ils tirent leur avantage de l'appauvrissement de la classe moyenne.
Pendant ce temps, la dette québécoise continue d'augmenter (elle vient tout juste de passer à 220 milliards de dollars, et ça ne comprend pas la part du Québec dans la dette canadienne), le système de santé continue d'être ingérable, il n'y a pas beaucoup de marge de manoeuvre sur le plan fiscal, et il n'y a plus beaucoup d'argent pour la réfection des routes et des bâtiments. Pour se faire élire, un gouvernement doit promettre mer et monde à ses électeurs, en plus de satisfaire sa base militante, donc les dépenses gouvernementales augmentent à un rythme effréné, mais sans une amélioration des services ou de son accessibilité.
Mais les forces de l'immobilisme ne font pas immuables, il s'agit de créer un vecteur de changement puissant qui saura les déloger...
Il est à noter que la droite sociale tend à disparaître dans un certain nombre de sociétés démocratiques et développées. Ce qui la représente est la peine de mort, les restrictions sur l'avortement, la libre circulation des armes à feux, l'omniprésence de la religion, etc. Au Canada, il y a des traces de la droite sociale au sein du Parti conservateur, qui comprend quelques militants pro-vie parmi les députés, tandis qu'au Québec, il n'y a pas vraiment de parti qui l'incarne, du moins ouvertement.
À cause de la situation particulière du Québec au sein du Canada, le principal axe qui a déterminé les débats politiques au Québec depuis les années 70 est la constitution (souveraineté versus fédéralisme). Mais à partir de la fin des années 90, avec l'émergence de l'ADQ et quelques années plus tard de Québec Solidaire, le débat gauche-droite s'est animé. Par exemple, Jean Charest s'est fait élire en promettant une réingénierie de l'État en 2003 et un accès accru à la sous-traitance, des thématiques appartenant typiquement à la droite. Même le PQ, un parti traditionnellement social-démocrate, a connu ce débat il y a quelques années avec les Lucides, groupe formé notamment par les anciens péquistes Lucien Bouchard et Joseph Facal.
Récemment, le PQ a évincé son club politique d'extrême-gauche le SPQ-Libre (Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre). De plus, Pauline Marois a lancé dans son dernier colloque un chantier sur la modernisation de la sociale-démocratie, la création de richesse et l'économie, des thématiques encore une fois relevant de la droite, mais elle a essuyé une rebuffade de ses militants et même de ses députés.
Avec la possible disparition de l'ADQ, le PLQ et le PQ sont donc tentés de "redroitiser" leurs discours, mais le PQ est confronté par la montée de Québec solidaire, vrai parti de gauche, et le PLQ semble plutôt à l'aise dans l'immobilisme et l'inaction. En fait, la droite et la gauche sont divisés au Québec, principalement à cause de l'axe souverainisme-fédéralisme, qui occupe une grande place dans les médias et le débat public.
Résultat : les Québécois auront probablement le choix aux prochaines élections entre le PLQ, un parti aux prises avec des allégations de corruption et un parti qui incarne l'inaction, et entre le PQ, un parti qui doit évoquer régulièrement le spectre d'un référendum pour ne pas perdre sa base militante, et qui incarne le modèle québécois bureaucratique inefficace.
Les forces de l'immobilisme sont donc multiples au Québec : en plus de l'axe souverainisme-fédéralisme qui divise la gauche et la droite, il y a les syndicats, les groupes communautaires et environnementalistes et les corporations comme le patronat et les ordres professionnels. Tous n'ont aucun avantage à une réforme en profondeur de l'État québécois et à une baisse de la taxation, car ils tirent leur avantage de l'appauvrissement de la classe moyenne.
Pendant ce temps, la dette québécoise continue d'augmenter (elle vient tout juste de passer à 220 milliards de dollars, et ça ne comprend pas la part du Québec dans la dette canadienne), le système de santé continue d'être ingérable, il n'y a pas beaucoup de marge de manoeuvre sur le plan fiscal, et il n'y a plus beaucoup d'argent pour la réfection des routes et des bâtiments. Pour se faire élire, un gouvernement doit promettre mer et monde à ses électeurs, en plus de satisfaire sa base militante, donc les dépenses gouvernementales augmentent à un rythme effréné, mais sans une amélioration des services ou de son accessibilité.
Mais les forces de l'immobilisme ne font pas immuables, il s'agit de créer un vecteur de changement puissant qui saura les déloger...
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mardi 8 juin 2010
Aperçu de la politique québécoise
Bonjour à tous! Bienvenue dans mon nouveau blogue politique. En guise d'introduction, voici un bref aperçu des principaux partis politiques du Québec, en ordre d'importance à l'Assemblée nationale.
PLQ - 66 députés - Tout d'abord, le parti au pouvoir est le Parti libéral du Québec, dont le chef et premier ministre se nomme Jean Charest. Le parti en est à son troisième mandat de suite, soit le plus grand nombre depuis Maurice Duplessis. Le parti est fédéraliste et de tendance centriste (certains diront centre-droite). Attaqué de toutes parts depuis plus d'un an sur les allégations de collusion et de corruption dans le secteur de la construction et le financement du parti, le PLQ est au plus bas dans les sondages. De nombreuses rumeurs prétendent que le chef s'en ira cet été ou cet automne, juste avant la rentrée parlementaire, mais rien n'est certain. Majoritaire et en début de mandat, le PLQ peut demeurer encore environ trois ans au pouvoir. Son électorat est composé d'immigrants, d'anglophones, de personnes âgées, de gens d'affaires et de fédéralistes.
PQ - 50 députés - Depuis 1976, le Parti québécois alterne généralement aux deux mandats avec le PLQ. Il forme présentement l'opposition officielle. Il est de tendance souverainiste et sociale-démocrate. La chef se nomme Pauline Marois. Le parti est le plus apte à prendre le pouvoir aux prochaines élections, mais la division du vote de gauche et souverainiste pourrait empêcher un gouvernement majoritaire. En effet, Québec solidaire est maintenant officiellement souverainiste, et constitue un vrai parti de gauche. De plus, les purs et durs (ceux qui font de la souveraineté leur priorité) sont parfois tentés par le Parti indépendantiste, parti marginal mais qui peut en attirer plus d'un. En outre, les "nationalistes mous", ou les autonomistes, sont parfois tentés par l'ADQ, d'autant plus s'ils sont de centre ou de droite. L'électorat du PQ est composé de francophones, de souverainistes, de socialistes et de baby-boomers.
ADQ - 4 députés - Un parti relativement jeune, l'ADQ a ravi l'opposition officielle en 2008 avec Mario Dumont comme chef, mais il est maintenant relégué au stade de tiers parti. La course à la chefferie a terminé en queue de poisson, le chef élu Gilles Taillon ne demeurant que trois semaines en poste, et le deuxième de la course, Éric Caire, démissionnant de l'ADQ avec son collègue Marc Picard. Gérard Deltell est maintenant le chef du parti qu'il tentera de le remonter, mais rien n'assure l'avenir du parti. Le député François Bonnardel est de tendance centriste, donc il pourrait être tenté de rejoindre sa petite amie Nathalie Normandeau au PLQ, tandis que Janvier Grondin prendra sa retraite à la fin du mandat. Seuls Sylvie Roy et Gérard Deltell constituent l'avenir du parti par mies députés actuels. De plus, les rumeurs de formation d'un parti de centre-droite s'intensifient depuis quelque temps, avec Éric Caire, Marc Picard et RIchard Merlini en tête, tous des gens associés à l'aile droite de l'ADQ. L'aide gauche du parti, associée à Gilles Taillon, est tentée par le PLQ, comme l'ex député et ex directeur général de l'ADQ Simon-Pierre Diamond. L'électorat est composé de la génération X de tendance droitiste, de gens de la grande région de Québec, d'autonomistes de droite et de banlieusards.
QS - 1 député - Il a beau être le seul député de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, Amir Khadir se fait remarquer. Il laisse rarement les gens indifférents par ses propos, qui sont cohérents avec l'idéologie du parti campé à gauche. Depuis son élection, le parti est en forte progression, en particulier sur l'Île de Montréal, et il pourrait causer des surprises au prochain scrutin. Françoise David, une militante féministe et gauchiste, est l'autre porte-parole du parti, qui a choisi de ne pas nommer de chef officiellement. L'électorat est composé de féministes, de socialistes, de souverainistes ou d'autonomistes, d'environnementalistes et d'altermondialistes.
Indépendants - 3 députés - Éric Caire et Marc Picard sont d'anciens adéquistes qui ont quitté le parti de Gilles Taillon. Ils ne semblent pas intéressés à réintégrer le parti de Gérard Deltell. Des rumeurs persistantes les envoient dans un nouveau parti de centre-droit qui serait créé cet automne, mais aucun nom de parti n'a été réservé auprès du Directeur général des élections du Québec. Quant à Tony Tomassi, ancien député libéral, il siège à titre d'indépendant, évincé par son parti dans la foulée de l'affaire BCIA et des garderies liées au financement du parti.
En résumé, il y a beaucoup de tractations dans l'air, mais le nombre élevé de partis politiques et la division des votes n'assurent pas un gouvernement majoritaire aux prochaines élections, malgré la possible débâcle du Parti libéral. Mais comme on dit souvent en politique, six mois, c'est une éternité!
PLQ - 66 députés - Tout d'abord, le parti au pouvoir est le Parti libéral du Québec, dont le chef et premier ministre se nomme Jean Charest. Le parti en est à son troisième mandat de suite, soit le plus grand nombre depuis Maurice Duplessis. Le parti est fédéraliste et de tendance centriste (certains diront centre-droite). Attaqué de toutes parts depuis plus d'un an sur les allégations de collusion et de corruption dans le secteur de la construction et le financement du parti, le PLQ est au plus bas dans les sondages. De nombreuses rumeurs prétendent que le chef s'en ira cet été ou cet automne, juste avant la rentrée parlementaire, mais rien n'est certain. Majoritaire et en début de mandat, le PLQ peut demeurer encore environ trois ans au pouvoir. Son électorat est composé d'immigrants, d'anglophones, de personnes âgées, de gens d'affaires et de fédéralistes.
PQ - 50 députés - Depuis 1976, le Parti québécois alterne généralement aux deux mandats avec le PLQ. Il forme présentement l'opposition officielle. Il est de tendance souverainiste et sociale-démocrate. La chef se nomme Pauline Marois. Le parti est le plus apte à prendre le pouvoir aux prochaines élections, mais la division du vote de gauche et souverainiste pourrait empêcher un gouvernement majoritaire. En effet, Québec solidaire est maintenant officiellement souverainiste, et constitue un vrai parti de gauche. De plus, les purs et durs (ceux qui font de la souveraineté leur priorité) sont parfois tentés par le Parti indépendantiste, parti marginal mais qui peut en attirer plus d'un. En outre, les "nationalistes mous", ou les autonomistes, sont parfois tentés par l'ADQ, d'autant plus s'ils sont de centre ou de droite. L'électorat du PQ est composé de francophones, de souverainistes, de socialistes et de baby-boomers.
ADQ - 4 députés - Un parti relativement jeune, l'ADQ a ravi l'opposition officielle en 2008 avec Mario Dumont comme chef, mais il est maintenant relégué au stade de tiers parti. La course à la chefferie a terminé en queue de poisson, le chef élu Gilles Taillon ne demeurant que trois semaines en poste, et le deuxième de la course, Éric Caire, démissionnant de l'ADQ avec son collègue Marc Picard. Gérard Deltell est maintenant le chef du parti qu'il tentera de le remonter, mais rien n'assure l'avenir du parti. Le député François Bonnardel est de tendance centriste, donc il pourrait être tenté de rejoindre sa petite amie Nathalie Normandeau au PLQ, tandis que Janvier Grondin prendra sa retraite à la fin du mandat. Seuls Sylvie Roy et Gérard Deltell constituent l'avenir du parti par mies députés actuels. De plus, les rumeurs de formation d'un parti de centre-droite s'intensifient depuis quelque temps, avec Éric Caire, Marc Picard et RIchard Merlini en tête, tous des gens associés à l'aile droite de l'ADQ. L'aide gauche du parti, associée à Gilles Taillon, est tentée par le PLQ, comme l'ex député et ex directeur général de l'ADQ Simon-Pierre Diamond. L'électorat est composé de la génération X de tendance droitiste, de gens de la grande région de Québec, d'autonomistes de droite et de banlieusards.
QS - 1 député - Il a beau être le seul député de Québec solidaire à l'Assemblée nationale, Amir Khadir se fait remarquer. Il laisse rarement les gens indifférents par ses propos, qui sont cohérents avec l'idéologie du parti campé à gauche. Depuis son élection, le parti est en forte progression, en particulier sur l'Île de Montréal, et il pourrait causer des surprises au prochain scrutin. Françoise David, une militante féministe et gauchiste, est l'autre porte-parole du parti, qui a choisi de ne pas nommer de chef officiellement. L'électorat est composé de féministes, de socialistes, de souverainistes ou d'autonomistes, d'environnementalistes et d'altermondialistes.
Indépendants - 3 députés - Éric Caire et Marc Picard sont d'anciens adéquistes qui ont quitté le parti de Gilles Taillon. Ils ne semblent pas intéressés à réintégrer le parti de Gérard Deltell. Des rumeurs persistantes les envoient dans un nouveau parti de centre-droit qui serait créé cet automne, mais aucun nom de parti n'a été réservé auprès du Directeur général des élections du Québec. Quant à Tony Tomassi, ancien député libéral, il siège à titre d'indépendant, évincé par son parti dans la foulée de l'affaire BCIA et des garderies liées au financement du parti.
En résumé, il y a beaucoup de tractations dans l'air, mais le nombre élevé de partis politiques et la division des votes n'assurent pas un gouvernement majoritaire aux prochaines élections, malgré la possible débâcle du Parti libéral. Mais comme on dit souvent en politique, six mois, c'est une éternité!
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