Par Rémy Michaud
Nous avons probablement tous déjà discuté des plaisirs de la vie, d’un bon bourgogne autour de fromage de choix, d’un voyage exotique qui nous a faits frissonner. Mais ces discussions nous ramèneront sans équivoque à parler d’une femme qui nous a éblouis.
Discuter d’héroïsme est parfois difficile à gérer! Nous pouvons voir que partout dans le monde, les personnes qui se sont le plus démarquées sont sans contredit la gente féminine. Même s’il y eut des milliers d’hommes accomplissant des exploits, il n’en reste pas moins que ceux accomplis par certaines femmes sont, à mes yeux, des plus héroïques, car pendant longtemps, les gestes posés par les femmes sont passés inaperçus. Lorsque certaines ont eu la possibilité de se démarquer, ces gestes sont devenus totalement héroïques.
« Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Et si j’inversais les rôles en mettant de l’avant des femmes qui m’ont impressionné? Allons-y.
Dans le domaine des sports, pensons à Nadia Comaneci, qui a stupéfié le monde aux JO de 1976, ou Édith Piaf, qui a su mettre sa vie tout entière dans l’interprétation de ses chansons. Pensons aussi à Brigitte Bardot, qui est devenue une icône de par sa beauté, son talent et sa conscience environnementale. Yoko Ono a été la muse d’un homme célèbre, John Lennon. D’ailleurs, quel homme a été la muse d’une femme célèbre? Sur le plan des sciences, pensons à Marie Curie, chercheuse, première récipiendaire de deux Prix Nobel, qui y laissa sa vie tout en sachant que ses recherches allaient la tuer. Même dans la culture populaire, la femme est mise de l’avant : Homer a beaucoup de chance d’avoir sa Marge Simpson dans les parages!
Dans l’histoire, quel homme peut prétendre avoir vaincu César? Aucun! Par contre, seulement avec sa beauté et son charisme, Cléopâtre le vainquit sans pitié! Et que dire de tous ces hommes d’aujourd’hui qui ont, derrière eux, leur acolyte féminine pour les aider à surmonter tous les obstacles de la vie qui seraient sans issue sans l’aide de celles-ci?
Quelle leçon, nous les hommes, devons-nous en tirer? Que derrière chaque homme se dresse une femme qui a une voix, un pouvoir, un talent qu’il faut mettre de l’avant!
jeudi 8 mars 2012
Journée de la femme
Par Julie Massé
Une journée comme celle-ci est à célébrer. Pendant des années, nous avons eu à nous battre pour avoir ce dont nous jouissons présentement. Grâce à un groupe de femmes, notre civilisation a réussi à s’ouvrir les yeux pour l’égalité des sexes, mais il y a encore des efforts à mettre car plusieurs pays ne sont pas chanceux comme le nôtre. Plusieurs femmes à travers le monde subissent de la discrimination de la part des hommes. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas lâcher et continuer ce que les femmes avant nous ont commencé.
Une journée comme celle-ci est à célébrer. Pendant des années, nous avons eu à nous battre pour avoir ce dont nous jouissons présentement. Grâce à un groupe de femmes, notre civilisation a réussi à s’ouvrir les yeux pour l’égalité des sexes, mais il y a encore des efforts à mettre car plusieurs pays ne sont pas chanceux comme le nôtre. Plusieurs femmes à travers le monde subissent de la discrimination de la part des hommes. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas lâcher et continuer ce que les femmes avant nous ont commencé.
L'équité salariale
Par Marie-Ève Harrison
Dans le cadre de mon emploi actuel, j’ai été initiée aux notions entourant la Loi sur l’équité salariale, puisque nous avons dû en faire l’exercice afin de nous conformer à la Loi sur l’équité salariale, exercice désormais obligatoire depuis 2010. D’entrée de jeu, je croyais que l’équité salariale concernait l’équité entre les gens qui occupent des postes similaires. Ce n’est pas tout à fait cela. L’équité salariale consiste plutôt à « attribuer à des emplois traditionnellement occupés par des femmes un salaire égal à celui d'emplois traditionnellement occupés par des hommes, même si ces emplois sont différents, pourvu qu'ils soient de même valeur ou de valeur comparable dans l'entreprise. »
L’objectif de la loi est donc de reconnaître des aspects féminins du travail et de les payer en conséquence.
La grande question est de savoir comment établir des comparables sur lesquels se baser pour évaluer les écarts de salaire. Comme mon objectif n’est pas de vous expliquer les rouages de cette démarche, vous trouverez toutes les explications et les outils nécessaires sur le site de la Commission de l’équité salariale. Résumons toutefois la démarche en trois étapes : identifier les catégories d’emploi et leur prédominance sexuelle, évaluer les catégories en leur octroyant un pointage selon des critères établis (qualifications et efforts requis, responsabilités, etc.) et comparer les pointages. C’est l’écart entre les pointages qui déterminera si les catégories d’emplois ont été payées à leur juste valeur. Ce n’est pas un exercice de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle, et pas que sur le plan des remboursements! L’obligation de se conformer à la loi est un message clair : la discrimination entre les sexes au travail sur le plan du salaire n’est plus tolérée.
Est-ce à dire que nous pouvons maintenant nous asseoir sur nos lauriers et affirmer que les femmes sont égales aux hommes dans les milieux de travail ? Malheureusement pas, selon moi, car le salaire, ce n’est pas tout. Si nous pouvons établir des lois afin d’éliminer la discrimination basée sur le salaire, il est impossible de faire des lois pour empêcher la transmission de stéréotypes issus de nos perceptions, nos croyances, notre éducation.
Afin d’illustrer mes propos, réfléchissez à ceci: est-ce que ces paires de mots évoquent des réalités différentes ? Un serveur / une serveuse, un cuisinier / une cuisinière, un coiffeur / une coiffeuse, un enseignant / une enseignante. un mécanicien / une mécanicienne. Peut-être voyez-vous la même chose... de discussions que j’ai eues avec mon entourage, ce qui est loin d’être représentatif de la majorité (Dieu soit loué), j’en conviens, mais qui me permet de constater que certains stéréotypes semblent avoir la couenne dure, d’autres moins.
Vous serez peut-être surpris d’entendre que pour certaines personnes, un serveur est plus approprié dans un grand restaurant tandis qu’une serveuse a sa place dans un établissement plus familial ou bas de gamme. J’ai toutefois le sentiment que cette perception est en voie de disparition. Je ne sais pas si cette tradition est toujours aussi présente en France, mais au Québec, on constate une grande évolution. Même chose dans les cuisines: un cuisinier est parfois perçu comme un chef prestigieux, tandis qu’une cuisinière roule des tartes dans sa cuisine ou fait des buffets de petites sandwichs-salade de patates. Pourtant, on voit beaucoup de femmes aux commandes de cuisines de restaurant et d’émissions culinaires.
Pas besoin de feuilleter beaucoup de magazines féminins pour constater que les hommes ont une belle place sur les podiums internationaux. Être coiffeur serait peut-être plus prestigieux que coiffeuse ? La question est lancée. Par contre, un ami m’a confié que le terme coiffeur, pour lui, référait à un barbier.
Que penser de cette phrase entendue récemment, d’un parent d’un jeune de douze ans : « Enfin, mon gars a un prof homme, il va enfin avoir de la discipline. Tsé un homme, ça se fait plus respecter. » C’est ce genre de perception qui me fait peur. Pourquoi ? Parce que si elle est énoncée devant les enfants, elle ne peut qu’entretenir le stéréotype de la femme faible, ayant de la difficulté à gérer ses émotions et par conséquent sa classe.
Si on se fie à cette affirmation, un prof homme serait meilleur sur le plan de la gestion de classe. De même, il semble que les hommes qui enseignent au primaire soient une denrée rare : en plus d’enseigner différemment (mieux?), ils représentent une figure parentale plus ou moins présente dans certains foyers. Lorsque le père est absent, le prof homme doit-il courir à la rescousse? Non pas parce qu’il est compétent, mais bien parce que c’est un homme?
De même, après un sondage maison, les répondants considèrent que certains métiers devraient être réservés seulement aux femmes (éducatrice en CPE) et d’autres, seulement aux hommes (policier, pompier). Selon moi, l’égalité entre les sexes dans le travail demande d’aller au-delà des stéréotypes : une femme, c’est un être émotif, attentionné, patient, doux. Un homme, ça travaille physiquement, ça soulève de lourdes charges, c’est direct.
Nous avons la chance de vivre dans une société dans laquelle nous avons la liberté de choisir ce que nous voulons faire dans la vie. L’accès à l’éducation est (encore) possible pour tous, que l’on soit riche ou pauvre, homme ou femme. Nous pouvons faire un DEP en soudure, un DEC en éducation spécialisée, un baccalauréat en génie, en médecine, en éducation... Mon opinion est la suivante : dans la mesure où une personne répond aux conditions d’embauche et a la capacité de faire le travail, le sexe n’a absolument aucune importance.
La Loi sur l’équité salariale est un pas-de-géant dans l’établissement de l’égalité entre les sexes sur le plan du travail, un pas qu’il était nécessaire de franchir. Par contre, un obstacle majeur demeure : nous. Nous sommes le principal obstacle à l’atteinte d’une réelle égalité. Lorsque nous penserons à l’extérieur des modèles traditionnels établis, nous pourrons peut-être changer l’image de l’homme et de la femme au travail, les sortir de leur enveloppe stéréotypée et accepter de les voir ailleurs que dans leur rôles traditionnels.
Dans le cadre de mon emploi actuel, j’ai été initiée aux notions entourant la Loi sur l’équité salariale, puisque nous avons dû en faire l’exercice afin de nous conformer à la Loi sur l’équité salariale, exercice désormais obligatoire depuis 2010. D’entrée de jeu, je croyais que l’équité salariale concernait l’équité entre les gens qui occupent des postes similaires. Ce n’est pas tout à fait cela. L’équité salariale consiste plutôt à « attribuer à des emplois traditionnellement occupés par des femmes un salaire égal à celui d'emplois traditionnellement occupés par des hommes, même si ces emplois sont différents, pourvu qu'ils soient de même valeur ou de valeur comparable dans l'entreprise. »
L’objectif de la loi est donc de reconnaître des aspects féminins du travail et de les payer en conséquence.
La grande question est de savoir comment établir des comparables sur lesquels se baser pour évaluer les écarts de salaire. Comme mon objectif n’est pas de vous expliquer les rouages de cette démarche, vous trouverez toutes les explications et les outils nécessaires sur le site de la Commission de l’équité salariale. Résumons toutefois la démarche en trois étapes : identifier les catégories d’emploi et leur prédominance sexuelle, évaluer les catégories en leur octroyant un pointage selon des critères établis (qualifications et efforts requis, responsabilités, etc.) et comparer les pointages. C’est l’écart entre les pointages qui déterminera si les catégories d’emplois ont été payées à leur juste valeur. Ce n’est pas un exercice de tout repos, mais le jeu en vaut la chandelle, et pas que sur le plan des remboursements! L’obligation de se conformer à la loi est un message clair : la discrimination entre les sexes au travail sur le plan du salaire n’est plus tolérée.
Est-ce à dire que nous pouvons maintenant nous asseoir sur nos lauriers et affirmer que les femmes sont égales aux hommes dans les milieux de travail ? Malheureusement pas, selon moi, car le salaire, ce n’est pas tout. Si nous pouvons établir des lois afin d’éliminer la discrimination basée sur le salaire, il est impossible de faire des lois pour empêcher la transmission de stéréotypes issus de nos perceptions, nos croyances, notre éducation.
Afin d’illustrer mes propos, réfléchissez à ceci: est-ce que ces paires de mots évoquent des réalités différentes ? Un serveur / une serveuse, un cuisinier / une cuisinière, un coiffeur / une coiffeuse, un enseignant / une enseignante. un mécanicien / une mécanicienne. Peut-être voyez-vous la même chose... de discussions que j’ai eues avec mon entourage, ce qui est loin d’être représentatif de la majorité (Dieu soit loué), j’en conviens, mais qui me permet de constater que certains stéréotypes semblent avoir la couenne dure, d’autres moins.
Vous serez peut-être surpris d’entendre que pour certaines personnes, un serveur est plus approprié dans un grand restaurant tandis qu’une serveuse a sa place dans un établissement plus familial ou bas de gamme. J’ai toutefois le sentiment que cette perception est en voie de disparition. Je ne sais pas si cette tradition est toujours aussi présente en France, mais au Québec, on constate une grande évolution. Même chose dans les cuisines: un cuisinier est parfois perçu comme un chef prestigieux, tandis qu’une cuisinière roule des tartes dans sa cuisine ou fait des buffets de petites sandwichs-salade de patates. Pourtant, on voit beaucoup de femmes aux commandes de cuisines de restaurant et d’émissions culinaires.
Pas besoin de feuilleter beaucoup de magazines féminins pour constater que les hommes ont une belle place sur les podiums internationaux. Être coiffeur serait peut-être plus prestigieux que coiffeuse ? La question est lancée. Par contre, un ami m’a confié que le terme coiffeur, pour lui, référait à un barbier.
Que penser de cette phrase entendue récemment, d’un parent d’un jeune de douze ans : « Enfin, mon gars a un prof homme, il va enfin avoir de la discipline. Tsé un homme, ça se fait plus respecter. » C’est ce genre de perception qui me fait peur. Pourquoi ? Parce que si elle est énoncée devant les enfants, elle ne peut qu’entretenir le stéréotype de la femme faible, ayant de la difficulté à gérer ses émotions et par conséquent sa classe.
Si on se fie à cette affirmation, un prof homme serait meilleur sur le plan de la gestion de classe. De même, il semble que les hommes qui enseignent au primaire soient une denrée rare : en plus d’enseigner différemment (mieux?), ils représentent une figure parentale plus ou moins présente dans certains foyers. Lorsque le père est absent, le prof homme doit-il courir à la rescousse? Non pas parce qu’il est compétent, mais bien parce que c’est un homme?
De même, après un sondage maison, les répondants considèrent que certains métiers devraient être réservés seulement aux femmes (éducatrice en CPE) et d’autres, seulement aux hommes (policier, pompier). Selon moi, l’égalité entre les sexes dans le travail demande d’aller au-delà des stéréotypes : une femme, c’est un être émotif, attentionné, patient, doux. Un homme, ça travaille physiquement, ça soulève de lourdes charges, c’est direct.
Nous avons la chance de vivre dans une société dans laquelle nous avons la liberté de choisir ce que nous voulons faire dans la vie. L’accès à l’éducation est (encore) possible pour tous, que l’on soit riche ou pauvre, homme ou femme. Nous pouvons faire un DEP en soudure, un DEC en éducation spécialisée, un baccalauréat en génie, en médecine, en éducation... Mon opinion est la suivante : dans la mesure où une personne répond aux conditions d’embauche et a la capacité de faire le travail, le sexe n’a absolument aucune importance.
La Loi sur l’équité salariale est un pas-de-géant dans l’établissement de l’égalité entre les sexes sur le plan du travail, un pas qu’il était nécessaire de franchir. Par contre, un obstacle majeur demeure : nous. Nous sommes le principal obstacle à l’atteinte d’une réelle égalité. Lorsque nous penserons à l’extérieur des modèles traditionnels établis, nous pourrons peut-être changer l’image de l’homme et de la femme au travail, les sortir de leur enveloppe stéréotypée et accepter de les voir ailleurs que dans leur rôles traditionnels.
La journée internationale des femmes le 8 mars 2012
Par Gaétane Chabot
Je vais commencer par un aspect monétaire pour illustrer les différences entre les femmes et les hommes au début du 20e siècle.
En 1912 au Québec, le salaire moyen annuel d’un instituteur s’élevait à 550 $ et celui d’une institutrice à 220 $, donc moins de la moitié. Pourquoi?
En fait, il revenait à l’époque aux hommes (pères, maris) à pourvoir aux besoins des femmes. D’où l’importance que les hommes soient mieux payés pour assumer leurs charges familiales. Comme on peut facilement s’imaginer, ce ne sont pas tous les hommes qui étaient aussi responsables.
Cette façon de faire laissait peu de choix aux femmes de l’époque. On se mariait ou on entrait au couvent, sinon on était « vieille fille ». Cette dernière étiquette apportait son lot de responsabilités non payées : s’occuper de ses parents, aider aux relevailles de ses sœurs ou belles-sœurs, etc., autrement dit boucher les trous. Au plan de la réalisation personnelle, cette appellation même n’existait pas à l’époque. Il y avait un cadre rigide à respecter.
On m’a raconté qu’en 1951, mon père, alors commissaire d’école, avait dit à sa bru institutrice, qui devait accoucher vers le 24 juin, que c’était sa dernière année d’enseignement. Effectivement, et ce n’est pas bien loin dans le temps, les institutrices devaient laisser leur travail souvent même en se mariant car la responsabilité de pourvoyeur revenait au mari.
Cependant, dans l’histoire, on a fait appel aux femmes pour travailler dans les usines pendant les guerres, car on manquait de main-d’œuvre masculine. Mais aussitôt la guerre terminée, on renvoyait les femmes à la maison avec la famille.
En résumé, les femmes avaient peu de place à l’époque. Le pouvoir était aux mains des hommes, du moins officiellement, car souvent dans la famille, la femme était plus instruite que l’homme et s’occupait des finances, papiers, etc. Mais c’était un pouvoir non reconnu. Dans les années 1970, les femmes ont revendiqué fortement pour être reconnues tant au plan salarial que social. Je le sais qu’aujourd’hui le féminisme a mauvaise presse. Mais sans cela, la situation des femmes n’aurait pas autant évolué vers l’égalité sur tous les plans. Et le travail n’est pas terminé, il y a des mentalités enracinées. Ainsi, Pauline Marois, pour ne pas la nommer, a travaillé fort pour rester à la tête du Parti Québécois, beaucoup plus qu’un homme, avec les mêmes capacités.
Et si on regarde la situation des femmes, elles sont plus pauvres que les hommes, encore aujourd’hui. Le divorce, les séparations, les salaires plus bas : tout ceci a contribué aux difficultés des femmes à s’en sortir et à s’offrir une vieillesse équitable. Mais elles sont fortes les femmes, elles en ont vu d’autres.
Je parle beaucoup pour les jeunes femmes d’aujourd’hui. Ce n’est pas vrai que le féminisme n’a rien apporté. Sans cette période un peu hystérique il faut l’avouer, les femmes ne seraient pas en nombre important un peu partout : universités, directions, ministres. Et encore, il y a du chemin à faire…
Je vais commencer par un aspect monétaire pour illustrer les différences entre les femmes et les hommes au début du 20e siècle.
En 1912 au Québec, le salaire moyen annuel d’un instituteur s’élevait à 550 $ et celui d’une institutrice à 220 $, donc moins de la moitié. Pourquoi?
En fait, il revenait à l’époque aux hommes (pères, maris) à pourvoir aux besoins des femmes. D’où l’importance que les hommes soient mieux payés pour assumer leurs charges familiales. Comme on peut facilement s’imaginer, ce ne sont pas tous les hommes qui étaient aussi responsables.
Cette façon de faire laissait peu de choix aux femmes de l’époque. On se mariait ou on entrait au couvent, sinon on était « vieille fille ». Cette dernière étiquette apportait son lot de responsabilités non payées : s’occuper de ses parents, aider aux relevailles de ses sœurs ou belles-sœurs, etc., autrement dit boucher les trous. Au plan de la réalisation personnelle, cette appellation même n’existait pas à l’époque. Il y avait un cadre rigide à respecter.
On m’a raconté qu’en 1951, mon père, alors commissaire d’école, avait dit à sa bru institutrice, qui devait accoucher vers le 24 juin, que c’était sa dernière année d’enseignement. Effectivement, et ce n’est pas bien loin dans le temps, les institutrices devaient laisser leur travail souvent même en se mariant car la responsabilité de pourvoyeur revenait au mari.
Cependant, dans l’histoire, on a fait appel aux femmes pour travailler dans les usines pendant les guerres, car on manquait de main-d’œuvre masculine. Mais aussitôt la guerre terminée, on renvoyait les femmes à la maison avec la famille.
En résumé, les femmes avaient peu de place à l’époque. Le pouvoir était aux mains des hommes, du moins officiellement, car souvent dans la famille, la femme était plus instruite que l’homme et s’occupait des finances, papiers, etc. Mais c’était un pouvoir non reconnu. Dans les années 1970, les femmes ont revendiqué fortement pour être reconnues tant au plan salarial que social. Je le sais qu’aujourd’hui le féminisme a mauvaise presse. Mais sans cela, la situation des femmes n’aurait pas autant évolué vers l’égalité sur tous les plans. Et le travail n’est pas terminé, il y a des mentalités enracinées. Ainsi, Pauline Marois, pour ne pas la nommer, a travaillé fort pour rester à la tête du Parti Québécois, beaucoup plus qu’un homme, avec les mêmes capacités.
Et si on regarde la situation des femmes, elles sont plus pauvres que les hommes, encore aujourd’hui. Le divorce, les séparations, les salaires plus bas : tout ceci a contribué aux difficultés des femmes à s’en sortir et à s’offrir une vieillesse équitable. Mais elles sont fortes les femmes, elles en ont vu d’autres.
Je parle beaucoup pour les jeunes femmes d’aujourd’hui. Ce n’est pas vrai que le féminisme n’a rien apporté. Sans cette période un peu hystérique il faut l’avouer, les femmes ne seraient pas en nombre important un peu partout : universités, directions, ministres. Et encore, il y a du chemin à faire…
dimanche 4 mars 2012
Spécial Journée de la femme
Pour une deuxième année consécutive, j'annonce un spécial "Journée de la femme". Ainsi, des femmes de différents horizons prendront la plume pour exprimer leurs points de vue face au féminisme.
J'invite celles qui ont une opinion à me la faire part d'ici le 8 mars, peu importe la longueur du texte.
Ne vous gênez pas!
Les textes seront dévoilés sur le blogue le jour J (le 8 mars au matin).
J'invite celles qui ont une opinion à me la faire part d'ici le 8 mars, peu importe la longueur du texte.
Ne vous gênez pas!
Les textes seront dévoilés sur le blogue le jour J (le 8 mars au matin).
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