mardi 26 octobre 2010

Les élections municipales en Ontario


Eh! non, je ne vous parlerai pas de l'accouchement de Céline Dion, malheureusement, mais plutôt du résultat des élections municipales en Ontario. Comme au Québec, les élections en Ontario ont maintenant lieu dans toutes les municipalités en même temps, et à date fixe.

Mise à part l'élection d'une mairesse de 89 ans à Mississauga pour un 12e mandat, Hazel McCallion, deux villes sont d'un certain intérêt pour le Québec.

En premier lieu, le maire sortant d'Ottawa Larry O'Brien n'a pas été réélu, terminant avec seulement 29 % du suffrage. Son procès largement médiatisé, ses projets inachevés de même que son refus de participer à des débats en français ont diminué ses chances de gagner. Jim Watson, ancien maire et ancien ministre du cabinet McGuinty, retourne ainsi à ses premières amours politiques avec 49 % des intentions de vote. Clive Doucet, ancien conseiller municipal, termine troisième avec 15 % des votes. Fait à noter, les électeurs devaient choisir entre 20 candidats différents à la mairie.

Le scrutin a été plus serré à Toronto. L'ancien conseiller municipal Rob Ford a été élu avec 47 % des votes, devant son plus proche adversaire, George Smitherman, lui aussi ancien ministre du gouvernement McGuinty, qui a récolté 35 % du suffrage. Les deux candidats faisaient place dans leur discours à une gestion rigoureuse des finances publiques, après deux mandats de David Miller.

Le vote électronique a été utilisé dans certaines villes, dont Hawkesbury, et il n'y a pas eu de problème majeur.

vendredi 15 octobre 2010

Force Québec, Liberté Québec et ADQ


En cette semaine de relâche à l'Assemblée nationale, j'ai choisi de vous parler des rumeurs entourant le mouvement politique de François Legault et de Joseph Facal, anciens ministres péquistes. En réalité, le projet Force Québec (dont le nom est temporaire) n'est qu'un embryon. Tout ce qu'on sait, c'est que cette sorte de coalition serait de centre-droit et mettrait en veilleuse la souveraineté, option qui fait du surplace dans les sondages depuis le référendum de 1995. Les positions sur le privé en santé, la langue, la culture, l'éducation, les finances publiques et la sécurité publique ne seraient pas encore établis, c'est donc dire qu'il reste encore du travail à faire.

Une rencontre aurait eu lieu entre François Legault et une vingtaine de personnalités des milieux de l'éducation, de la culture, de la politique et des affaires, mais rien de plus. Il s'avère qu'une de ces personnes approchées a décidé de parler à un journaliste, ce qui a mis le feu aux poudres. Les journalistes et chroniqueurs sont partis en peur, certains commençant même à former le très hypothétique Conseil des ministres. Un sondage révèle même que ce "parti" serait en tête dans les intentions de vote, et qu'il désavantagerait surtout le PQ et l'ADQ. Évidemment, cette nouvelle met dans l'embarras Pauline Marois, qui voit deux anciens ministres mettre de côté la raison d'être du parti qu'elle dirige. Jean Charest s'en sort assez bien, même si le mouvement politique touche certains libéraux et anciens libéraux, dont Philippe Couillard.

À mon avis, l'enflure médiatique de cette rencontre s'explique par le vide politique actuel au Québec. D'un côté, le taux d'insatisfaction envers le Parti libéral atteint des sommets inégalés, et il sera encore au pouvoir pendant deux ou trois ans, et de l'autre, le Parti québécois est pris entre l'arbre et l'écorce en parlant de souveraineté tout en sachant que son option ne passera pas. Pauline Marois a bien tenté d'adopter un discours un peu plus à droite lors du dernier congrès, mais il n'a pas passé auprès des militants, généralement proches des syndicats et des groupes sociaux. Cet été, elle a effectué des modifications à son équipe en donnant plus de place à ses députés associés à la gauche et au SPQ-Libre. Son leadership n'est pas encore ouvertement contesté, mais il pourrait l'être avant les prochaines élections.

Quant à l'ADQ, l'espace qu'elle devrait normalement occuper ne lui revient pas. Le parti tente tout simplement de survivre et de recruter des militants, sans prendre de grandes positions controversées. Le chef Gérard Deltell n'est pas tellement connu à travers le Québec. Québec solidaire, pour sa part, tire bien son épingle du jeu avec un seul député, le seul et unique Amir Khadir, mais sa popularité se limite à l'Île de Montréal.

Parallèlement à Force Québec, le Réseau liberté Québec tient une première rencontre le 23 octobre. À la surprise générale, l'événement affiche complet, il a même fallu ajouter des activités. Gérard Deltell, Maxime Bernier et d'anciens politiciens de l'ADQ mais aussi du PQ y participeront. Même si le but du mouvement citoyen n'est pas de créer un parti politique, il pourrait éventuellement jeter les bases d'un nouveau parti politique, ou à tout le moins l'influencer. Rappelons-nous que le Parti québécois a été fondé à la suite du Mouvement souveraineté-association, et que l'ADQ provient du groupe Réflexion Québec.

Toute cette effervescence montre que le discours à droite du centre n'est pas incarné à l'Assemblée nationale, mais qu'il y a un marché pour cette idéologie. Que nous réserve l'avenir?

dimanche 10 octobre 2010

La déviance du mouvement féministe


Si vous n'avez pas pris connaissance de la publicité anti-guerre de la Fédération des femmes du Québec, faites-le ici.

En gros, la publicité dénonce le recrutement militaire dans les écoles et la mission du Canada en Afghanistan. Bien que ces sujets abordés soient légitimes, la publicité rate complètement son but en nous montrant une mère de soldats qui n'approuve pas la vocation de ses enfants. La Fédération a même dû retirer une partie de la publicité, dans laquelle la mère disait quelque chose comme ça : "Avoir su que mon fils serait de la chair à canons, je ne l'aurais peut-être pas eu." Ainsi, en voulant attirer l'attention sur la réalité difficile des mères de militaires, la publicité a plutôt attiré des plaintes de ces personnes, qui ont vu dans cette publicité un message offensant et blessant.

Même si la Fédération a fait volte-face en coupant un bout de la publicité, l'impression des gens sur le message demeure inchangé. Car au-delà des débats sur la pertinence de la guerre en Afghanistan et du recrutement militaire dans les écoles, je crois que malheureusement, le féminisme s'éloigne de plus en plus des préoccupations réelles des jeunes femmes. À preuve, combien de fois ai-je rencontré des femmes ayant un discours féministe, mais qui se défendaient de faire partie du groupe ?

Un peu comme le syndicalisme, le mouvement féministe a totalement raté son coup en gardant des préoccupations de la génération des baby-boomers et en élargissant le débat sur des sujets qui n'ont aucun lien avec l'égalité homme-femme. Si de nombreuses préoccupations soulevées par les groupes féministes sont d'intérêt public, comme l'équité salariale, la violence faite aux femmes et la pauvreté des femmes autochtones, d'autres n'ont pas vraiment de lien avec le féminisme, comme le pacifisme, l'environnement et la violence dans les sports.

Lorsqu'on a demandé à Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec, le lien entre la guerre et le féminisme, voici les arguments qu'elle avait : la hausse de la violence contre les femmes lorsqu'il y a des guerres et la hausse de la prostitution près des bases militaires. Ouin! Ce n'est pas très convaincant comme réponse. On sait très bien que la mission canadienne en Afghanistan ne vise pas à augmenter la violence contre les femmes, au contraire.

Malheureusement, même si le féminisme était nécessaire dans le temps des nos mères, j'estime que le mouvement féministe flirte de plus en plus avec le lobby de gauche, probablement pour masquer son manque de pertinence et pour aller chercher des subventions de syndicats et d'autres groupes communautaires. D'où la déviance du mouvement féministe.

mardi 5 octobre 2010

La marche bleue du Carnaval


Samedi, lors de la Marche bleue, une pancarte a bien fait rire les gens. Elle dressait un parallèle entre la controverse de l'article du magazine "Maclean's" sur la corruption au Québec et le retour possible d'une équipe de hockey à Québec. La méthode utilisée était fort simple, mais ô combien éloquente. De la page couverture de la revue, le mot "corrupt" était barré et changé pour "hockey", ce qui donnait le titre "The most hockey province in Canada".

Le jeu de mot représente bien ce que je pense de la ferveur du hockey dans la belle province. La Marche bleue a prouvé à l'Amérique du Nord et au reste du Canada que le hockey occupait une place de choix dans le coeur des gens de Québec. Même si cette marche de plus de 60 000 personnes ne signifie pas nécessairement le retour automatique des Nordiques, elle permet de mettre de la pression sur les politiciens et sur les gens d'affaires, qui tardent à se manifester dans le financement de l'amphithéâtre. Car c'est tout ce qu'il manque au projet. Le maire Labeaume aura beau déchirer sa chemise devant les caméras ou commencer à creuser les fondations avec sa propre pelle, il faut une participation du privé, sinon les Conservateurs ne pourront pas justifier la dépense au reste du Canada.

Les gens d'affaires doivent donc prendre les devants. Je suis persuadé que la Chambre de commerce de Québec y travaille. Mais au lieu de se plaindre de l'article des méchants anglais sur la corruption au Québec et l'utilisation du Bonhomme Carnaval pour illustrer la thèse, l'Office du tourisme doit elle aussi se mettre à la recherche de financement du privé. Le projet J'ai ma place de Mario Bédard a déjà permis d'amasser plus de 12 millions de dollars, c'est un bon début, mais il en faut plus. Il faut se dire que si Quebecor était prête à mettre entre 500 millions et 600 millions de dollars pour acheter les Canadiens de Montréal, elle devrait être capable d'assumer une partie du coût du Colisée, car l'équipe qu'elle désire acheter coûte autour de 200 millions de dollars. Il faut juste retourner les projecteurs sur PKP et lui mettre de la pression.

Il faut à tout prix profiter de l'effervescence de la ville de Québec pour ramener les Nordiques. Mais pas à n'importe prix! L'état pitoyable des finances publiques doit être pris en compte.

Go Nordiques, go!