mercredi 22 septembre 2010

Le registre des armes à feu


J'ai rarement vu un dossier aussi politique que celui de la loi visant à abolir le registre canadien des armes à feu. En effet, tous les partis ont imposé la ligne de parti, sauf le NPD. Les conservateurs sont en faveur de son abolition, contrairement aux libéraux et aux bloquistes. Le vote sera très serré, à deux ou trois députés près. Jack Layton doit lui-même tenter de convaincre ses députés pour sauver le registre.

Même si le coût du registre est faramineux et que sa pertinence est remise en question, ce dossier est très complexe pour les partis, car il touche des types d'électeurs ciblés. D'un côté, les gens des régions sont dérangés par ce registre, qui entraîne de la paprasse supplémentaire pour les armes de chasse. Un véritable fiasco financier, ce programme a coûté plus d'un milliard de dollars, alors que son coût estimé s'élevait à deux millions de dollars au début. De plus, il n'est vraiment pas certain qu'il a réussi à sauver une seule vie, car la plupart des meurtres sont commis avec des armes illégales provenant du crime organisé ou de réserves amérindiennes.

De l'autre côté, le lobby féministe travaille fort pour le maintenir, pour contrer la violence conjugale, selon leurs dires. Mentionnons qu'il a été implanté quelques années après la tuerie de la Polytechnique. L'argument généralement avancé par ceux qui défendent le registre est qu'il est régulièrement consulté par les policiers, qui peuvent ainsi vérifier s'il y a une arme lorsqu'ils interviennent dans une maison.

En réalité, tous les partis ont des avantages et des inconvénients à l'abolition du registre, tant sur le plan politique que sur le plan idéologique.

Les conservateurs sont en majorité contre le registre, en raison des coûts élevés du programme, de l'implantation par les libéraux et de l'électorat de l'ouest et des régions. Cependant, certains députés urbains et centristes sont ambivalents face à cette abolition, en particulier en Ontario et au Québec.

Les libéraux sont généralement en faveur du registre, car ils l'ont implanté eux-mêmes, ils veulent s'attirer l'électorat de centre-gauche du NPD et ils sont généralement urbains. Par contre, un bon pourcentage de députés est contre ce registre, qui coûte cher et qui est plus ou moins efficace.

Les néodémocrates et les bloquistes sont généralement en faveur de son maintien, car ils sont en accord avec le contrôle des armes à feu et ils ont un électorat gauchiste. Par contre, les députés en région font face à beaucoup de grogne.

Il faut dire qu'au Québec, les armes à feu sont déjà contrôlés, ce qui veut dire que ce programme est un doublon. Les partis provinciaux sont donc contents de ne pas avoir à décider de l'avenir du registre, car c'est une patate chaude. Il est très difficile d'être contre la vertu en politique, même si un programme est inutile et coûteux.

2 commentaires:

  1. Si le NPD et le Bloc sont pour le maintien du registre ce n'est pas parce qu'il est bénéfique pour la population c'est parce qu'il sert un peu plus à contrôler le citoyen. C'est la base de leur idéologie. Tout ce qui permet d^'enlever un peu plus de liberté au citoyen est bon pour eux.

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  2. Vous oubliez dans votre analyse que le registre a déjà couté cher, mais que l'argent étant envolé, il ne reviendra pas si on abolit le registre. Les couts d'opération sont bien moindre, il faut donc situer dans le contexte l'argument du cout et montrer que c'est précisément un argument bidon.

    Ce gouvernement, par son durcissement «de la loi et de l'ordre» va faire exploser les couts d'administration pénitentiaire, au fédéral comme au provincial. Pourquoi deux poids, deux mesures?

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