vendredi 15 octobre 2010

Force Québec, Liberté Québec et ADQ


En cette semaine de relâche à l'Assemblée nationale, j'ai choisi de vous parler des rumeurs entourant le mouvement politique de François Legault et de Joseph Facal, anciens ministres péquistes. En réalité, le projet Force Québec (dont le nom est temporaire) n'est qu'un embryon. Tout ce qu'on sait, c'est que cette sorte de coalition serait de centre-droit et mettrait en veilleuse la souveraineté, option qui fait du surplace dans les sondages depuis le référendum de 1995. Les positions sur le privé en santé, la langue, la culture, l'éducation, les finances publiques et la sécurité publique ne seraient pas encore établis, c'est donc dire qu'il reste encore du travail à faire.

Une rencontre aurait eu lieu entre François Legault et une vingtaine de personnalités des milieux de l'éducation, de la culture, de la politique et des affaires, mais rien de plus. Il s'avère qu'une de ces personnes approchées a décidé de parler à un journaliste, ce qui a mis le feu aux poudres. Les journalistes et chroniqueurs sont partis en peur, certains commençant même à former le très hypothétique Conseil des ministres. Un sondage révèle même que ce "parti" serait en tête dans les intentions de vote, et qu'il désavantagerait surtout le PQ et l'ADQ. Évidemment, cette nouvelle met dans l'embarras Pauline Marois, qui voit deux anciens ministres mettre de côté la raison d'être du parti qu'elle dirige. Jean Charest s'en sort assez bien, même si le mouvement politique touche certains libéraux et anciens libéraux, dont Philippe Couillard.

À mon avis, l'enflure médiatique de cette rencontre s'explique par le vide politique actuel au Québec. D'un côté, le taux d'insatisfaction envers le Parti libéral atteint des sommets inégalés, et il sera encore au pouvoir pendant deux ou trois ans, et de l'autre, le Parti québécois est pris entre l'arbre et l'écorce en parlant de souveraineté tout en sachant que son option ne passera pas. Pauline Marois a bien tenté d'adopter un discours un peu plus à droite lors du dernier congrès, mais il n'a pas passé auprès des militants, généralement proches des syndicats et des groupes sociaux. Cet été, elle a effectué des modifications à son équipe en donnant plus de place à ses députés associés à la gauche et au SPQ-Libre. Son leadership n'est pas encore ouvertement contesté, mais il pourrait l'être avant les prochaines élections.

Quant à l'ADQ, l'espace qu'elle devrait normalement occuper ne lui revient pas. Le parti tente tout simplement de survivre et de recruter des militants, sans prendre de grandes positions controversées. Le chef Gérard Deltell n'est pas tellement connu à travers le Québec. Québec solidaire, pour sa part, tire bien son épingle du jeu avec un seul député, le seul et unique Amir Khadir, mais sa popularité se limite à l'Île de Montréal.

Parallèlement à Force Québec, le Réseau liberté Québec tient une première rencontre le 23 octobre. À la surprise générale, l'événement affiche complet, il a même fallu ajouter des activités. Gérard Deltell, Maxime Bernier et d'anciens politiciens de l'ADQ mais aussi du PQ y participeront. Même si le but du mouvement citoyen n'est pas de créer un parti politique, il pourrait éventuellement jeter les bases d'un nouveau parti politique, ou à tout le moins l'influencer. Rappelons-nous que le Parti québécois a été fondé à la suite du Mouvement souveraineté-association, et que l'ADQ provient du groupe Réflexion Québec.

Toute cette effervescence montre que le discours à droite du centre n'est pas incarné à l'Assemblée nationale, mais qu'il y a un marché pour cette idéologie. Que nous réserve l'avenir?

2 commentaires:

  1. venez donner votre opinion http://twitter.com/forcequebec

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  2. "Toute cette effervescence montre que le discours à droite du centre n'est pas incarné à l'Assemblée nationale, mais qu'il y a un marché pour cette idéologie. Que nous réserve l'avenir?"

    Je suis un peu déçu que l'ADQ ne prenne pas beaucoup d'espace dans ce gros spin médiatique. Il leur faudra faire des constats importants et mettre l'épaule à la roue et entamer des pour-parler pour intégrer Force Québec à l'ADQ ou y aller d'une fusion sous un nouveau nom. Cependant, peu importe où l'on travaille, la droite et le centre-droit doivent continuer de travailler fort pour triompher de Jean Charest, du PLQ et du PQ aux prochaines élections.

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