Cette nouvelle peut sembler anodine, mais elle représente un courant de pensée bien cristallisé au Canada et au Québec. Le gouvernement de l'Ontario, mené par le libéral Dalton McGuinty, vient d'annoncer qu'il changeait d'idée et qu'il autorisait les combats extrêmes dans sa province. Pour ceux qui ne le savent pas, il s'agit de la discipline qui mélange tous les types de combats, et dont les joueurs peuvent se battre autant debout que par terre.
Le gouvernement McGuinty a banni les combats extrêmes parce que ce sport n'était pas une priorité pour les familles ontariennes. C'est sûr que ce sport ne jouit pas de la popularité des Maple Leafs de Toronto, mais avec ce raisonnement, on pourrait aussi bannir la pétanque ou le curling, qui ne sont pas tellement pratiqués par les familles.
À mon avis, cette fausse raison dissimule deux choses. En premier lieu, le cabinet McGuinty ne connaît probablement pas beaucoup la discipline et son importance, car les arts martiaux mixtes sont en forte progression. Ce sport combine plusieurs types de combat, comme la boxe, le Jiu-jitsu, la lutte, le kickboxing et le muay thaï. Même si les adversaires sont laissés à eux-mêmes, il y a quand même des règles élémentaires qui régissent les combats. Par exemple, ils ne peuvent pas mordre ou mettre les doigts dans les yeux de l'adversaire. Il reste encore des ajustements à faire, mais les combats sont de plus en plus encadrés.
Mais surtout, la raison dissimule une propension à tenter de tout contrôler ce qui représente la violence afin de faire plaisir à un électorat féminin, féminisé ou pseudo-intellectuel. C'est une tendance chez les partis de gauche, qui n'ont pas comme clientèle de base celle qui adore les sports robustes.
Malheureusement, cette volonté d'interdire se traduit généralement en de l'hypocrisie collective. Par exemple, les Ontariens allaient voir des combats à Gatineau ou les regardaient sur Internet ou à la télévision. Il est presque impossible maintenant, avec toute la technologie à portée de main, d'interdire la diffusion d'images jugées déplaisantes. Mieux vaut faire pression pour encadrer un sport que de tenter de le bannir. En plus, cette décision a fait perdre beaucoup à l'Ontario en terme de retombées économiques.
Parallèlement à tout ça, L'Association médicale canadienne se penche sur la violence dans les sports, et en particulier sur la possibilité d'interdire les combats extrêmes et la boxe professionnelle. Évidemment, il est facile de prouver que les coups portés à la tête ne sont pas bons pour les athlètes. Mais est-ce à un gouvernement ou à un lobby médical de décider ce qui est bon ou non pour eux? À ce que je sache, les boxeurs se battent de plein gré, et les mesures de sécurité et de santé ont grandement évolué avec les années. La boxe n'est pas un sport barbare hérité de Rome, mais un sport complexe qui requiert de la technique et beaucoup d'entraînement.
Je reconnais que des modèles qui incarnent la violence peuvent influencer les enfants, mais si on commence à interdire la boxe, ensuite, ce sera le hockey, puis le soccer, et ça finira par la pétanque! Il faut offrir le plus de choix de sports possible aux jeunes afin qu'ils surmontent leur propension à la sédentarité et à l'obésité. Tout sport est risqué, j'en conviens, mais mieux vaut quelques foulures maintenant que des hôpitaux bondés dans 40 ans.
Le gouvernement doit cesser de vouloir protéger tout le monde de n'importe quoi. Il doit revenir à sa fonction première de s'occuper de sécurité publique, de pauvreté, d'économie, de culture, de justice, d'éducation et de santé.
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