mardi 13 décembre 2011

La saveur du mois : l'intimidation à l'école


Depuis le décès de l'adolescente Marjorie Raymond, Dieu ait son âme, l'espace médiatique foisonne de références à l'intimidation à l'école. On en vient même à croire, les médias ayant le don d'exagérer certains faits, que ce problème, car il ne s'agit pas d'une problématique, comme le prétendent de nombreux experts qui ne maîtrisent pas la langue de Molière, que ce problème, disais-je, est en progression dans les écoles du Québec.

Plusieurs indices montrent cette nouvelle tendance depuis quelques semaines. Tout d'abord, les politiciens, le PQ en tête, se sont accaparés du sujet, l'ont transformé en une cause qui dans le fond avantage tous les politiciens, car ils ne peuvent qu'être en accord avec toutes les mesures visant à enrayer ce "fléau".

Évidemment, des mesures sont nécessaires afin de diminuer l'intimidation à l'école (j'utilise volontairement le verbe "diminuer" pour demeurer réaliste), comme en améliorant la vigilance des professeurs et en sensibilisant (même si je trouve cette expression galvaudée) les élèves, mais il ne faut pas tomber dans le piège tendu par les politiciens et les forces de l'immobilisme, qui a pour effet d'occulter les autres problèmes majeurs inhérents au système d'éducation, comme le taux de décrochage élevé, la drogue et la piètre qualité de l'enseignement. En mettant l'accent sur l'intimidation, les politiciens évitent de poser les vraies questions qui s'imposent afin de réformer le système.

Le tourbillon médiatique a tellement emporté la raison que la référence est maintenant évoquée à toutes les sauces. Quand c'est rendu qu'un syndicat brandit le spectre de l'intimidation lorsque le gouvernement songe à diminuer l'effectif d'un ministère, généralement par attrition en plus, ça veut dire que c'est la saveur du mois!

Cette histoire me fait penser à un candidat à la mairie d'une petite ville du Québec, lors des dernières élections municipales, qui a mentionné avoir puisé son inspiration dans la victoire du président nouvellement élu de l'époque Barack Obama... quand il était populaire. Il ne faut pas avoir peur des comparaisons!

Pour en revenir au tourbillon médiatique, il s'est accentué depuis l'arrivée des chaînes d'information continue. Loin de moi l'idée de critiquer leur venue, mais je trouve quand même que certains sujets sont trop souvent repris dans tous les angles imaginables et inimaginables. Il manque parfois de diversité dans les médias québécois. Peut-être est-ce en raison du petit marché, je ne saurais dire. Chose certaine, il manque de rigueur.