dimanche 20 février 2011

Maxime Bernier, l'ennemi à abattre


Il y a deux semaines, Maxime Bernier a remis en question la pertinence de la Loi 101 lors d'une entrevue à Halifax. Il l'a fait en utilisant des arguments respectant sa ligne de pensée, soit le libertarianisme, qui se résume à ceci : le gouvernement doit intervenir le moins possible, que ce soit économiquement ou socialement. Je ne crois pas qu'il avait prévu cet exemple sur la Loi 101, mais il n'a pas reculé par la suite sur ses dires en expliquant sa position sur son blogue. La Loi 101, toujours selon lui, ne devrait pas être nécessaire pour préserver la langue d'un peuple fier de ses origines.

Il n'en fallait pas plus pour que Maxime Bernier se fasse attaquer par l'élite médiatique et politique nationaliste. On lui a reproché tous les maux du monde. Quelques personnes sont venus à sa défense, comme Joanne Marcotte, Stéphane Gendron, Dominique Dumas et même Jean-François Lisée, mais la grande majorité des chroniqueurs l'ont attaqué sans vraiment avoir d'arguments valides.

Ce n'est pas la première fois que ça se produit pour Maxime Bernier. En avril dernier, une phrase qui allait à l'encontre du consensus des médias (à ne pas confondre avec le consensus québécois) a mis le feu aux poudres. Il avait à ce moment déploré le fait que les Québécois, peuple traditionnellement fier, se contente de recevoir de la péréquation du reste du Canada. On l'a à ce moment traité de tous les noms imaginables et inimaginables. Même le ministre des Finances Raymond Bachand y a mis son grain de sel en qualifiant ses propos de "Québec bashing".

Les deux réactions se ressemblement étrangement, ne trouvez-vous pas?

En général, ce genre d'attaque presque à l'unisson orchestrée contre une seule personne cache un grand malaise. Le moindre qu'on puisse dire, c'est que ses propos dérangent grandement l'élite médiatique. La raison est fort simple : comme je l'ai mentionné précédemment, ils vont à l'encontre du sacro-saint consensus politico-médiatique. De plus, les propos proviennent d'un politicien populaire localement et d'un fier Beauceron. Ainsi, il ne peut pas être identifié à un étranger, à un anglais ou même un fédéraliste, ayant déjà conseillé Bernard Landry. Voir ce document de Frédérick Têtu pour une analyse plus poussée.

Et puisqu'il ne mérite pas un traitement juste et équitable, le tribunal médiatique se rabat sur les insultes faciles et sur deux histoires qui peuvent vaguement le discréditer, soit sa relation avec Julie Couillard et son histoire de Jos. Louis.

C'est dommage, pour une fois qu'on a un politicien qui met cartes sur table, il faut en profiter! Il y a trop de politiciens qui n'osent pas livrer le fond de leur pensée par craintes de représailles, parlez-en à Michel Martin, ancien conseiller politique de Patrick Huot. Même si on n'est pas d'accord avec ce que le politicien beauceron dit, ce qui est mon cas avec la Loi 101, il devrait pouvoir lancer un débat sans qu'on le fustige pour quelques sombres considérations.

Autrefois Jeff Fillion et le Doc Mailloux, maintenant, l'ennemi à abattre, c'est Maxime Bernier. Et tant qu'il aura une tribune, il y aura de fortes réactions lorsqu'il s'exprime. C'est ce qu'on appelle la médiacratie. Mais heureusement, les blogues politiques permettent la liberté d'expression.


Réactions sur les déclarations de Maxime Bernier

Vincent Marissal
Patrick Lagacé
Gilles Proulx (avec Mario Dumont)
XM 172 (Le terrain de jeux de Pascal)
Jean Lapierre
Joseph Facal et Emmanuel Bilodeau
Marie-France Bazzo et Mario Dumont
Pour un monde à droite (Blogue)

lundi 7 février 2011

Mini-remaniement ministériel du premier ministre


Cette semaine, Jean Charest a procédé à un remaniement ministériel mineur, afin d'alléger le travail de certains collègues, alourdi par le décès de feu Claude Béchard. Mais il en a profité pour récompenser des collègues.

Laurent Lessard garde les Affaires municipales, mais le ministère de l'Agriculture est confié à Pierre Corbeil. Les Affaires autochtones passent à Geoffroy Kelly, anglophone qui a déjà occupé ce poste. Pierre Moreau, quant à lui, devient ministre responsable des Affaires intergouvernementales, portefeuille qui était assumé par Nathalie Normandeau. Pierre Moreau hérite aussi de la Réforme des institutions démocratiques, qui incombait à Jean-Marc Fournier.

La nomination d'Alain Paquet à titre de ministre délégué aux Finances est vue par les analystes comme une récompense, car le poste n'existait pas, et il n'était pas certain de terminer son mandat de député.

Lucie Charlebois est nommée whip en chef du gouvernement, tandis que Raymond Bernier sera son adjoint.

Le premier ministre espère renverser la vapeur cette session, afin de pouvoir quitter le parti en paix. Il est conscient que la tâche sera ardue, mais rien n'est impossible.

Pour voir une analyse plus détaillée, voir l'article très pertinent de Denis Lessard.